La pollution atmosphérique en milieu urbain continue de progresser à un rythme alarmant à travers le monde, avec des effets dévastateurs pour la santé humaine, selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié jeudi.
« Lorsque l’air pollué enveloppe nos villes, les populations urbaines les plus vulnérables – les plus jeunes, les plus vieux et les plus pauvres – sont les plus touchés », explique la Sous-Directrice générale de l’OMS chargée de la santé de la famille, de la femme et de l’enfant, le Dr Flavia Bustreo.
Plus de 80% des gens vivant dans des zones urbaines où la pollution atmosphérique est surveillée sont exposés à des niveaux de qualité de l’air ne respectant pas les limites fixées par l’OMS. Si toutes les régions du monde sont touchées, les habitants des villes à revenu faible sont ceux qui en subissent le plus les conséquences, d’après ce rapport.
La pollution de l’air ambiant, due à des concentrations élevées de petites particules et de particules fines, est le principal risque environnemental pour la santé ; elle cause plus de 3 millions de décès prématurés chaque année dans le monde. La diminution de la qualité de l’air en milieu urbain augmente pour les habitants le risque d’accident vasculaire cérébral, de cardiopathie, de cancer du poumon et de maladies respiratoires aiguës, notamment d’asthme.
« La pollution atmosphérique en milieu urbain continue de progresser à un rythme alarmant, avec des effets dévastateurs pour la santé humaine», déclare le Dr Maria Neira, Directrice du Département OMS Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé. « Dans le même temps, la sensibilisation gagne du terrain et les villes sont plus nombreuses à surveiller la qualité de leur air. Lorsque la qualité de l’air s’améliore, les maladies respiratoires et cardiovasculaires connexes reculent à l’échelle mondiale ».
La plupart des sources de pollution de l’air extérieur en milieu urbain ne sont pas du ressort des personnes et exigent l’intervention des municipalités, ainsi que des décideurs nationaux et internationaux afin de promouvoir des modes de transport plus écologiques, une production d’énergie plus efficace et une bonne gestion des déchets.
Parmi les villes faisant l’objet d’une surveillance, plus de la moitié dans les pays à revenu élevé et plus du tiers dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont réduit leurs niveaux de pollution atmosphérique de plus de 5% en 5 ans.
Limiter les émissions des cheminées industrielles, accroître l’utilisation des sources d’énergie renouvelable, comme l’énergie solaire et éolienne, et privilégier les transports en commun rapides, la marche et les réseaux de pistes cyclables dans les villes font partie des stratégies possibles et abordables.
« Il est fondamental que les municipalités et les gouvernements nationaux fassent de la qualité de l’air en milieu urbain une priorité de santé et de développement », déclare le Dr Carlos Dora de l’OMS. « Lorsque la qualité de l’air s’améliore, les coûts sanitaires liés à des maladies dues à la pollution atmosphérique diminuent, la productivité des travailleurs s’accroît et l’espérance de vie augmente. La réduction de la pollution atmosphérique est également une bonne nouvelle pour le climat, et peut donc s’intégrer dans les engagements des pays vis-à-vis du traité sur le climat ».
Pendant l’Assemblée mondiale de la Santé, du 23 au 28 mai 2016, les États Membres débattront d’une feuille de route pour une action mondiale renforcée face aux effets néfastes de la pollution de l’air sur la santé.