Kouadio Konan Bertin, dit KKB, en rupture avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition) a déposé mercredi son dossier de candidature à la commission électorale indépendante (CEI) à Abidjan, se présentant comme un “candidat indépendant”.
“Je suis candidat indépendant, je viens pour le peuple de Côte d’Ivoire”, a déclaré KKB, précisant que ce “n’était pas une candidature de rupture avec le PDCI”. Réputé pour sa gouaille, KKB s’était déjà présenté à la présidentielle de 2015n terminant 3e avec 3,88% des voix alors que l’ancien président Henri Konan Bédié, chef du PDCI, soutenait le président Alassane Ouattara, alors candidat à un deuxième mandat.
“Ne pas avoir de candidat en 2015, c’est participer ensemble à la signature de l’acte de décès du parti de Félix Houphouët-Boigny”, le premier président de la Côte d’Ivoire (1960-1993), avait-il indiqué. Cette fois-ci, il se présente à nouveau contre son parti, qui a désigné M. Konan Bédié, 86 ans, candidat.
Les candidats ont jusqu’à lundi minuit pour déposer leurs dossiers et ne doivent pas être nécessairement présents physiquement. Lundi, le président Alassane Ouattara a déposé son dossier de candidature, appelant à “la paix” après les violences qui ont fait au moins huit morts depuis l’annonce qu’il briguerait un troisième mandat.
Elu en 2010 puis réélu en 2015, le chef de l’Etat, 78 ans, avait initialement annoncé en mars son intention de ne pas se représenter à l’élection présidentielle du 31 octobre et de passer le relais à son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Mais celui-ci est décédé brutalement le 8 juillet d’un infarctus.
La Constitution limite à deux les mandats présidentiels. Les partisans de M. Ouattara affirment que le changement de Constitution en 2016 a remis le compteur des mandats à zéro, ses adversaires jugent anticonstitutionnelle une troisième candidature.
Par ailleurs, la coalition pro-Gbagbo a annoncé mercredi qu’elle présentera une candidature de l’ancien président Laurent Gbagbo au scrutin, alors que celui-ci est toujours en Belgique, dans l’attente d’un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI) qui l’a acquitté en première instance.
La crainte de violences à l’approche du scrutin du 31 octobre, est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts après le refus du président Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara.
Source: AFP