Les opposants congolais Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi ont préparé lundi leur retour en République démocratique du Congo respectivement pour mercredi et vendredi afin de déposer leur candidature à l’élection présidentielle avant la date-butoir du 8 août.
Les autorités congolaises ont déjà accepté de délivrer un passeport à M. Bemba après son acquittement début juin par la Cour pénale internationale (CPI), mais ont prévenu que M. Katumbi serait “entre les mains de la justice” s’il rentre.
Les pourparlers sont donc bien engagés pour l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba. Lundi soir, le gouverneur de Kinshasa a donné des garanties de sécurité pour son retour en provenance de Bruxelles après onze ans d’absence.
Le gouverneur a accepté de détacher une dizaine de policier pour la garde rapprochée de M. Bemba, a indiqué l’un de ses collaborateurs à l’AFP à l’issue d’une réunion avec le Mouvement pour la libération du Congo (MLC, parti de Jean-Pierre Bemba).
Une autre réunion avec les forces de sécurité est prévue mardi matin pour le dispositif sur son parcours entre l’aéroport de N’djili et sa résidence. Le MLC espère une foule immense.
Une inconnue subsiste: l’autorisation de survol du territoire congolais pour le jet privé qui doit ramener M. Bemba.
“Nous avons reçu une demande d’autorisation d’une compagnie belge”, a indiqué à l’AFP un collaborateur du ministre des Transports sans autre précision pour l’instant.
M. Bemba voulait arriver dès mardi dans son fief familial de Gemena dans le nord-ouest. “Le gouvernement n’a pas pu accorder l’autorisation d’atterrissage du vol directement à Gemena”, a déclaré sur place le MLC à des fidèles dépités.
Lundi également, l’opposant Moïse Katumbi a officiellement envoyé une demande à l’aviation civile pour atterrir vendredi dans son fief de Lubumbashi en provenance de Johannesburg où il se trouve.
L’ex-gouverneur du Katanga a présenté une liste de sept passagers, dans ce courrier daté de Bruxelles.
Ex-proche du président Kabila passé à l’opposition en 2015, il a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière.
Il est également poursuivi pour recrutement de mercenaires (procès renvoyé au 10 octobre).
“Des farces judiciaires” a déclaré la semaine dernière son avocat parisien Eric Dupond-Moretti, qui balaie aussi une troisième accusation (la nationalité italienne), concluant: “Rien n’interdit qu’il rentre en RDC (…) S’il y a arrestation, elle sera purement arbitraire”.
Bemba “pourra rentrer” s’il le désire, avait déclaré mi-juin le ministre congolais des Affaires étrangères, estimant en revanche que Moïse Katumbi “sera entre les mains de la justice comme cela a été prévu s’il rentre au pays”.
L’élection prévue le 23 décembre doit désigner le successeur du président Kabila, qui ne peut pas se représenter mais maintient le suspense jusqu’à la date-butoir du 8 août.
Source: AFP