Le taekwondoiste Anthony Obame est devenu un modèle au gabon depuis qu’il est revenu de Londres en 2012 avec la première médaille olympique de son pays. Mais le champion du monde 2013 voit de la place pour faire encore mieux a Rio.
Anthony Obame a écrit une page d’histoire quand il a disputé la finale des poids lourds (+80 kg) sur le tatami de l’Excel de Londres le 11 août 2012 face à l’Italien Carlo Molfetta. Un match très disputé, qui s’est décidé sur supériorité (le score était de 9-9) en faveur du combattant européen. L’exploit n’en était pas moins retentissant, puisque cette médaille d’argent était le tout premier podium du Gabon aux Jeux Olympiques. Mais Anthony est décidé à faire mieux à Rio. Il veut devenir le premier médaillé d’or de son pays !
Depuis cette journée mémorable à Londres, beaucoup de choses ont changé pour lui. Médaillé olympique puis champion du monde en 2013, l’athlète de 27 ans est devenu une célébrité dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest peuplé de seulement 1,7 million d’habitants.
« Je m’implique plus dans les activités sociales et aussi dans le sport, l’Anthony Obame de 2016 n’est plus le même que l’Anthony Obame de 2011. C’est quelque chose de géant d’écrire l’histoire de votre pays et d’être un modèle pour les jeunes. Aujourd’hui, je peux apporter mon soutien aux plus jeunes en amenant du matériel, en les motivant et en leur donnant la certitude qu’ils peuvent eux aussi réussir, même si nous venons d’un petit pays », dit-il.
-Un modèle pour tous les jeunes Gabonais-
« Beaucoup de jeunes se sont mis au taekwondo, mais pas seulement. Ils sont maintenant beaucoup à être motivés pour connaître la réussite, et ils ne le sont pas que par moi. Je ne suis qu’un exemple de plus avec ma médaille olympique et mon titre mondial. Je montre que l’on peut réussir même dans des circonstances difficiles. Il faut juste essayer, et par tous vos moyens, atteindre un certain niveau. C’est le message que je veux diffuser à travers le pays ».
Le Taekwondoïste a dû quitter son environnement familier pour se consacrer pleinement à sa carrière sportive. Il s’est installé en France en 2011 pour s’entraîner au plus haut niveau avec les combattants de l’équipe de France. Quand son entraîneur Juan Antonio Ramos Sanchez est retourné dans son Espagne natale en 2013, Anthony Obame l’a suivi. Sur la route de Rio, il a dû surmonter les conséquences d’une blessure à la jambe qui a nécessité une opération.
« Je suis passé par des moments très difficiles et si je n’étais pas si passionné par le sport, je pense que j’aurai laissé tomber. J’ai eu plusieurs blessures, à la fin 2014 et durant toute l’année 2015. Quand cela vous arrive, vous devez vraiment vous concentrer sur vos objectifs, vous devez être fort mentalement pour être capable de continuer ».
Son objectif à Rio est de remporter la médaille d’or chez les +80kg, le 20 août dans l’Arène Carioca 3. Obame avait donc perdu la finale à Londres par la plus courte des marges, sur décision des juges en faveur de Carlo Molfetta puisqu qu’il n’y avait eu aucun point marqué en prolongation après que les trois rounds se soient achevés sur une égalité parfaite (9-9). Molfetta n’est pas présent à Rio. Obame ne se considère pas pour autant comme un favori. « Personne n’est favori. Il faut aborder chaque adversaire de la même manière, et ne sous-estimer personne. J’aime prendre les choses étape par étape, et c’est comme ça que j’ai pu réaliser de grandes choses ».