Le Front Polisario a annoncé ce mardi 31 mai la mort de son chef, Mohamed Abdelaziz, « des suites d’une longue maladie ». Il dirigeait le mouvement pour l’indépendance du Sahara occidental depuis 1976.
Mohamed Abdelaziz, secrétaire général du Polisario et membre fondateur de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée (RASD), est décédé ce mardi 31 mai à l’âge de 68 ans « des suites d’une longue maladie ». L’annonce a été faite par l’agence de presse officielle sahraouie Sahara Presse Service.
Mohamed Abdelaziz dirigeait le mouvement indépendantiste depuis 1976 et avait participé à sa création trois ans plus tôt. Le Front Polisario avait été fondé pour défendre l’indépendance de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, avec le soutien de l’Algérie et contre le Maroc.
Fils d’un sous-officier de l’armée marocaine, c’est à la fin des années 1960 que Mohamed Abdelaziz rencontre les premiers militants nationalistes sahraouis, qui fréquentent alors les universités de Casablanca et Rabat. Après avoir fait ses premières armes politiques dans ces milieux universitaires, il s’engage rapidement dans une lutte, d’abord clandestine, puis ouverte.
En mai 1973, il est, avec Mustapha Sayed El-Ouali, un des membres fondateurs du Front Polisario, crée par le Conseil constitutif réuni à Zouerate, en Mauritanie. Il devient alors un des principaux chefs militaires du mouvement.
Trois ans plus tard, en 1976, il est élu secrétaire général du Front Polisario, qui proclame la République arabe sahraouie démocratique, bien que cet Etat ne soit pas reconnu par la communauté internationale. Une fonction qui ne l’empêche pas de continuer, pendant quelques années, à participer à des opérations militaires avant de finalement se consacrer entièrement à son statut d’homme d’Etat, notamment après son élection comme président de la République sahraoui en 1982.
Après une première rencontre avec le roi du Maroc Hassan II en 1989, des négociations se poursuivent jusqu’à la conclusion d’un cessez-le-feu en 1991, mais un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU est alors prévu. Après 27 ans d’attente, Mohamed Abdelaziz est décédé sans que ce référendum soit organisé. Le royaume chérifien le considère comme partie intégrante de son territoire.
Le long règne d’Abdelaziz à la tête du mouvement a donc été marqué par l’entrée de la République sahraouie au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) – l’ancêtre de l’Union africaine – en 1984, mais aussi d’un cessez-le-feu avec le Maroc en 1991 et de l’ouverture de négociations sur le statut de l’ancienne colonie espagnole.
Un deuil de 40 jours a été décrété par le Polisario. En attendant l’élection du successeur de Mohamed Abdelaziz, l’intérim a été confié au président du Conseil national du mouvement, Khatri Addouh.