L’Union européenne a averti vendredi Recep Tayyip Erdogan qu’elle refusait toute solution à deux Etats pour Chypre, avant un déplacement du président turc sur l’île le 20 juillet pour l’anniversaire de l’opération militaire Attila qui a conduit à sa partition.
“Jamais nous n’accepterons une solution a deux Etats. Je l’ai dit au président Erdogan lors de notre dernier entretien téléphonique et nous allons observer avec attention le déroulement de sa visite à Chypre le 20 juillet”, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
Le président du Conseil européen Charles Michel a également martelé cette position.
“La relation avec la Turquie s’est améliorée. Nous avons constaté une désescalade, mais peu de progrès ont été réalisés concernant Chypre et cela est décevant”, a commenté Mme von der Leyen.
Les dirigeants européens ont invité Recep Tayyip Erdogan à lever les derniers obstacles pour renouer les relations après une année de fortes tensions.
“L’Etat de droit et les droits fondamentaux en Turquie restent une préoccupation majeure”, ont-ils estimé dans les conclusions adoptées jeudi soir lors de leur dernier sommet avant la pause de l’été.
Ils ont insisté sur leur attachement à “un règlement global du problème chypriote sur la base d’une fédération bicommunautaire avec des droits politiques égaux, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies”.
L’île méditerranéenne est divisée depuis que son tiers-nord a été envahi en 1974 par la Turquie, en réaction à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient la rattacher à la Grèce. Les négociations sur une réunification de l’île sont au point mort depuis 2017.
Ankara a exprimé vendredi sa déception. “Les conclusions (du sommet européen) concernant la Turquie sont éloignées des mesures attendues et nécessaires”, a souligné le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les relations entre la Turquie et l’UE se sont fortement dégradées depuis 2016, notamment en raison de la répression implacable du président Erdogan contre toute forme de contestation après une tentative de putsch.
Les missions d’exploration gazière menées par Ankara dans les eaux grecques et chypriotes en Méditerranée orientale, la présence de militaires turcs en Libye et le rapprochement entre la Turquie et la Russie ont aussi ajouté à ces tensions.
Source: AFP