Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a autorisé vendredi à New York, la création d’une force de protection de régionale de 4000 soldats, au sein de la Mission des Nations Unies au Soudan du sud (MINUSS), chargée d’assurer un environnement sûr et une circulation sans entrave à Juba et aux alentours.
Devant l’aggravation de la crise politique, sécuritaire et humanitaire au Soudan du Sud, le Conseil de sécurité présidé par la Malaisie, a adopté par 11 voix pour et quatre abstentions (Chine, Egypte, Russie et Venezuela) une nouvelle résolution prorogeant le mandat de la MINUSS jusqu’au 15 décembre 2016 et autorisant pour la même période le déploiement de cette nouvelle force basée à Juba et placée sous l’autorité de la mission de l’ONU.
La décision du Conseil intervient à la suite de nouveaux affrontements qui ont éclaté le 7 juillet dernier à Juba entre les forces de l’Armée populaire de libération du Soudan du Sud (APLS) loyales au président Salva Kirr et les hommes de l’Armée populaire de libération du Soudan du Sud – En opposition (APLS-EO) restés fidèles au premier vice-président Riek Machar. Lors de ces affrontements, des bâtiments de l’ONU et des sites de protections de civils sous la responsabilité de la MINUSS avaient été attaqués.
La semaine dernière, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, avait dénoncé des meurtres, viols, pillages et destructions de propriétés commis par les forces gouvernementales. Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O’Bien, avait condamné les violences contre les civils et les travailleurs humanitaires, et décrit une tragédie humanitaire qui a déplacé plus de deux millions de personnes.
La résolution adoptée par le Conseil condamne fermement les attaques contre les civils et l’ONU, et l’obstruction du travail de la MINUSS. Elle souligne que la protection des civils doit constituer une priorité dans les décisions concernant l’utilisation des capacités et des ressources disponibles au sein de la MINUSS.
Le Conseil a par ailleurs relevé le plafond des troupes de la MINUSS de 12.000 à 17.000 soldats et « l’autorise à user de tous les moyens nécessaires pour protéger le personnel des Nations Unies, ses installations et son matériel afin de dissuader de toute violence, notamment lors un déploiement proactif et patrouilles actives, en vue de protéger les civils contre les menaces, quelle que soit la source ».