De nouveaux combats ont éclaté entre forces loyalistes et ex-rebelles sud-soudanais dans le sud-ouest du pays, non loin des frontières ougandaise et congolaise, un mois après des affrontements dans la capitale Juba ayant mis en péril un fragile accord de paix, a-t-on appris mardi de sources locales.
Les combats entre les forces gouvernementales du président Salva Kiir et les hommes fidèles à l’ancien vice-président Riek Machar ont éclaté à deux endroits proches de la ville de Yei, située à plus de 150 kilomètres au sud-ouest de Juba.
Ils ont débuté il y a deux jours à Mugwo, une localité au sud de Yei située le long de Kaya Highway, un axe routier important pour l’approvisionnement du Soudan du Sud menant vers l’Ouganda, a assuré à l’AFP Stephen Ladu, ministre de l’Information de l’Etat de Yei.
“La route n’est pas sûre du tout”, a-t-il déclaré.
A Kimba, au sud-ouest de Yei, le long d’une route menant vers la République démocratique du Congo, les combats “ont débuté ce (mardi) matin”, selon la même source.
Piste en terre, Kaya Highway est une des principales voies d’accès vers Juba depuis l’étranger. L’autre grande voie d’accès, qui quitte Juba plein sud pour atteindre l’Ouganda par Nimule, est également peu sûre en ce moment, selon des réfugiés et routiers qui l’ont empruntée.
Des combats à Juba du 8 au 11 juillet ont fait au moins 300 morts, plus de 60.000 réfugiés et mis en péril un fragile accord de paix signé en août 2015 afin de mettre un terme à une guerre civile débutée en décembre 2013 et qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et 2,5 millions de déplacés.
En dépit de cet accord de paix, les armes ne se sont jamais complètement tues dans le pays. Ces dernières semaines, après les combats de Juba, d’autres accrochages ont été rapportés entre loyalistes et ex-rebelles non loin de la capitale ou encore à Leer (nord), mais peu de détails ont émergé en raison de la situation sécuritaire.
Riek Machar a fui Juba dans la foulée des affrontements de juillet et le président Kiir a ensuite annoncé son remplacement à la vice-présidence par le ministre des Mines du gouvernement d’union nationale, Taban Deng.
Vendredi soir, l’organisation est-africaine Igad a annoncé que le gouvernement sud-soudanais avait accepté, contre toute attente, le principe de l’envoi d’une force régionale d’intervention qui renforcera le contingent de 12.000 Casques bleus de l’ONU déjà présents dans le pays.
Des discussions sont en cours avec Juba sur le mandat de la mission, dont le déploiement devra faire l’objet d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU attendu d’ici la fin de la semaine.
Source: AFP