Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Stephen O’Brien, a réclamé une nouvelle fois lundi l’instauration d’une trêve humanitaire de 48 heures dans la ville syrienne d’Alep afin de venir en aide aux 275.000 personnes privées de toute aide. C’était à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.
« J’appelle la Fédération de Russie et les États-Unis à parvenir rapidement à un accord sur les garanties sécuritaires et les modalités opérationnelles pour un cessez-le-feu à Alep et ailleurs », a déclaré M. O’Brien, qui a jugé qu’une telle pause était nécessaire pour éviter une catastrophe sans précédent dans cette ville devenue le « sommet de l’horreur », précisant que l’ONU pourrait acheminer de l’aide « dans les 48 à 72 prochaines heures » dès que le feu vert aura été donné.
Le Secrétaire général adjoint a indiqué que les souffrances du peuple syrien étaient la réalité de ce qui est en jeu au sein de ce Conseil, et non pas les considérations politiciennes, les postures et les jeux de pouvoir. « La seule chose dont nous avons besoin, c’est que les armes se taisent », a déclaré M. O’Brien soulignant que la trêve demandée n’était pas une tactique de négociation mais le moyen permettant aux camions de l’ONU de faire le voyage périlleux à Alep.
Le Coordonnateur des secours d’urgence a salué l’annonce de la Fédération de Russie du 18 août sur son soutien à une trêve de 48 heures et a estimé qu’une durée inférieure ne permettrait pas de répondre à l’ampleur des besoins.
« L’ONU doit être chef de file des efforts humanitaires pour assister tous ceux qui sont dans le besoin », a affirmé M. O’Brien précisant que l’ONU était prête à dépêcher 50 camions d’aide humanitaire depuis l’ouest vers l’est de la ville dès que les garanties sécuritaires nécessaires auront été reçues.
L’ONU est engagée dans une véritable course contre la montre à Alep, a-t-il affirmé, regrettant que pas un seul camion inter-agences ne se soit mis en route en août. Se disant très en colère devant la situation en Syrie, M. O’Brien a appelé les membres du Conseil à mettre leurs différences de côté afin de mettre un terme à cette « honte humanitaire, une fois pour toutes ».