L’opposition togolaise prévoit de nouvelles marches contre le régime du président Faure Gnassingbé mercredi et samedi à Lomé et dans plusieurs villes du pays, malgré les changements d’itinéraires imposés par le gouvernement.
Le gouvernement n’a pas interdit ces manifestations, mais a imposé des itinéraires que l’opposition refuse d’emprunter. “Le ministre n’a pas d’itinéraires à nous imposer. Il n’est pas dans son rôle. C’est une violation de la loi”, a déclaré mardi à l’AFP Eric Dupuy, porte-parole de la coalition. “Les marches auront lieu et nous maintenons nos itinéraires”, a-t-il précisé.
Dans une correspondance adressée à la coalition, le ministre de l’Administration territoriale Payadowa Boukpessi avait évoqué des “plaintes” déposées par des riverains des voies empruntées par les manifestants.
“A Lomé, le gouvernement enregistre toujours des plaintes des riverains (…) liées à la gêne que causent vos manifestations qui se déroulent depuis plus de sept mois, (…) constituant un risque grave de troubles à l’ordre public”, souligne le ministre dans sa lettre.
Ces dernières semaines, les manifestations projetées par la coalition n’ont pas pu se dérouler, les lieux de rassemblement étant toujours bouclés par des forces de l’ordre. Des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté dans certains quartiers de Lomé, fiefs de l’opposition.
Depuis septembre, des dizaines de milliers de Togolais sont descendus dans les rues à l’appel l’opposition pour demander l’application de la Constitution de 1992, qui implique une limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Le président Gnassingbé, qui a succédé à son père après 38 ans à la tête du pays, est au pouvoir depuis 2005 et a été réélu depuis dans des scrutins contestés par l’opposition.
Des négociations sont engagées depuis le 19 février sous l’égide du président ghanéen Nana Akufo-Addo, mais elles ont été interrompues après trois séances de discussion (19 février, 23 février et 23 mars) et sont depuis au point mort.
Les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) ont appelé le 14 avril à Lomé à des réformes constitutionnelles dans le respect “des normes et principes de la démocratie et de l’État de droit”.
Source: AFP