Les Etats-Unis accusent la Russie d’aggraver le conflit en Libye, au moment même où un rapport de l’ONU confirme la présence de mercenaires russes aux côtés du maréchal Khalifa Haftar. L’organisation appelle les belligérants à un règlement diplomatique.
Un rapport récent d’experts onusiens contrôlant l’embargo sur les armes imposé à la Libye a confirmé la présence de 800 à 1.200 mercenaires du groupe russe Wagner pour épauler l’homme fort de l’est libyen qui cherche à conquérir Tripoli depuis avril 2019.
Le soutien russe “a conduit à une escalade importante du conflit et une détérioration de la situation humanitaire en Libye”, a affirmé Chris Robinson, spécialiste de la Russie au département d’Etat.
“Wagner est souvent considérée à tort comme une société privée de sécurité, mais c’est en fait un instrument du gouvernement russe utilisé par le Kremlin pour faire avancer ses objectifs à moindre coût et à moindre risque”, a-t-il dit à des journalistes.
Des clichés d’armes “lourdes et modernes” du groupe sur le terrain montrent que ce n’est pas une simple société privée, a-t-il souligné. Pour Henry Wooster, chargé de l’Afrique du Nord au département d’Etat, Moscou ne semble pas prêt à se retirer de Libye, devenue après la Syrie une pièce de sa stratégie d’influence dans la région.
“Personne ne doit espérer que la Russie va faire ses valises et partir alors qu’elle est investie dans le conflit libyen”, a-t-il dit. La Russie a toujours démenti tout rôle dans la présence de mercenaires russes en Libye.
Wooster a appelé Moscou à s’associer aux appels pour une reprise du dialogue entre l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar et le Gouvernement d’union nationale à Tripoli, reconnu par la communauté internationale et allié de la Turquie. Le diplomate a assuré que les Etats-Unis ne soutenaient pas l’offensive du maréchal Haftar, estimant qu’elle perturbait la mission prioritaire de lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique et Al-Qaïda.
Mais en janvier, Donald Trump avait mis en garde Ankara contre toute “interférence étrangère” en Libye, et en avril 2019 il avait salué le “rôle significatif” du maréchal Haftar “dans la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des ressources pétrolières”. Le maréchal Haftar est également soutenu par l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte, des partenaires stratégiques de Washington.
Avec l’AFP