Des migrants arrivant au Yémen de la Corne de l’Afrique sont souvent enlevés et torturés par des “gangs de criminels” qui cherchent à obtenir le versement de rançons, a affirmé lundi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Malgré une guerre qui a tué des milliers de personnes et poussé le Yémen au bord de la famine, quelque 6.000 migrants continuent d’entrer dans le pays chaque mois, a indiqué l’OIM qui fait partie du système des Nations unies.
Ils viennent souvent d’Éthiopie ou de Somalie et espèrent se rendre par voie terrestre dans les pays riches du Golfe pour trouver du travail.
Selon l’OIM, nombre d’entre eux sont enlevés par des bandes de criminels à leur arrivée au Yémen et torturés pour obtenir le versement de rançons.
“Une technique courante consiste à appeler la famille du migrant, tout en laissant le plastique brûlant d’une bouteille d’eau vide couler sur la peau du migrant, causant des brûlures et des douleurs atroces”, a déclaré William Lacy Swing, directeur général de l’OIM.
“En général, les familles payent rapidement et les migrants continuent souvent leur voyage pour être extorqués à plusieurs reprises par différents gangs avant d’atteindre leur destination”.
Des dizaines de migrants sont morts lors du voyage au Yémen cette année.
En août, au moins 50 migrants somaliens et éthiopiens ont été délibérément noyés sur la côte du Yémen par des passeurs qui semblaient avoir repéré des gardes-côtes stationnés le long de la côte de Chabwa, dans la mer d’Oman, selon les Nations unies.
En mars, un hélicoptère a ouvert le feu sur un bateau transportant plus de 140 passagers au large des côtes de la mer Rouge, tuant 42 civils et en blessant 34 autres. Selon des rapports non confirmés, la majorité des passagers étaient des migrants.
Les Nations unies ont déclaré que l’attaque avait presque certainement été perpétrée par la coalition dirigée par les Saoudiens au Yémen, dans le cadre d’une opération qu’elles ont qualifiée de violation du droit humanitaire international.
La semaine dernière, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a décidé d’envoyer des enquêteurs au Yémen où plus de 8.500 personnes ont été tuées et près de 49.000 blessées depuis mars 2015, date à laquelle la coalition arabe sous commandement saoudien est intervenue en soutien au gouvernement luttant contre des rebelles soutenus par l’Iran.
Au moins 17 millions de Yéménites sont aujourd’hui confrontés à de graves pénuries alimentaires. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 2.100 personnes sont mortes d’une épidémie de choléra qui a éclaté en avril et qui pourrait infecter jusqu’à 900.000 personnes cette année.
Source: AFP