Le parquet a requis vendredi une peine d’au moins quinze ans de prison contre l’ex-chef d’état-major, conseiller du président congolais et candidat à l’élection présidentielle de 2016 Jean-Marie Michel Mokoko, jugé à Brazzaville pour “atteinte à la sûreté de l’Etat”, une accusation qu’il nie.
“Le fait d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État étant amplement constitué à l’encontre du général Mokoko, (…) vous lui fixerez une peine de détention qui ne sera pas en dessous de 15 ans”, a déclaré le procureur général dans son réquisitoire devant la cour criminelle de Brazzaville.
Les avocats n’ont pas pris la parole. La défense a qualifié le procès de “règlement de comptes politique”. L’accusé a choisi de se taire, invoquant l’immunité qu’il affirme tenir de son statut de “dignitaire de la République”. Le général Mokoko, 71 ans, a été arrêté en juin 2016 trois mois après avoir défié le président Denis Sassou Nguesso à la présidentielle de mars 2016.
Après la réélection contestée du président Sassou Nguesso, il avait appelé avec d’autres candidats à la “désobéissance civile”. Il est aussi poursuivi pour “détention d’armes” et “troubles à l’ordre de public”.
“Ce n’est pas à la justice que j’ai affaire, mais à l’arbitraire”, a écrit le général Mokoko dans une lettre rendue publique mercredi deux jours après l’ouverture de son procès devant la cour criminelle. “Quoi qu’il advienne en ce qui me concerne, je ne céderai sur rien, je ne plierai pas”, avait lancé l’officier.
Vendredi, les évêques du Congo-Brazzaville ont dressé un bilan sévère des maux qui frappent le Congo-Brazzaville, sans ménager le pouvoir. Sans faire référence au général Mokoko, les évêques soulignent le besoin d'”une justice équitable et indépendante” et demandent la libération de “toutes les personnes en prison à la suite des contentieux politiques”.
Avec l’AFP