Source: http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=37011#.Vw7bUmiLQdV
13 avril 2016 – Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit profondément préoccupé mercredi par les informations récentes selon lesquelles les opérations de sécurité menées par le gouvernement de la République du Congo dans la région du Pool auraient donné lieu à des attaques contre des cibles civiles et des déplacements de populations des zones touchées.
« Il est également préoccupé par les restrictions en matière d’accès à la région, qui empêchent de collecter et d’évaluer de manière adéquate la situation », a dit son porte-parole dans un communiqué de presse.
Le Secrétaire général a exhorté le gouvernement de la République du Congo à veiller à ce que les travailleurs humanitaires et autres acteurs concernés bénéficient d’un accès aux zones et aux populations affectées, et que les forces de sécurité agissent en conformité avec les obligations du pays en vertu des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
« Le Secrétaire général condamne tous les actes de violence. Il appelle toutes les parties à faire preuve de retenue et à engager un dialogue constructif et inclusif à la suite de l’élection présidentielle », a ajouté son porte-parole.
Ban Ki-moon a dépêché son Représentant spécial pour l’Afrique centrale et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, Abdoulaye Bathily, à Brazzaville pour consulter les autorités nationales et les autres parties prenantes afin de désamorcer les tensions.
Plus tôt mercredi, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, s’est également inquiété d’informations alarmantes sur des violations des droits de l’homme au sud de Brazzaville, la capitale de la République du Congo, quelques semaines après la réélection du Président Denis Sassou-Nguesso.
Ces rapports concernent « une opération de sécurité menée, semble-t-il, par le gouvernement dans une zone située dans le sud de Brazzaville et dénommée le Pool », a précisé M. Zeid dans un communiqué de presse.
Depuis les élections présidentielles du 20 mars, des rapports font état d’opérations de sécurité menées contre des chefs de l’opposition et leurs partisans, qui auraient attaqué un poste de police et certaines zones dans le sud de la capitale le 4 avril. Le gouvernement a annoncé que 17 personnes avaient péri lors de ces opérations militaires, dont trois membres des forces de sécurité, et que plusieurs autres personnes avaient été blessées, a précisé le Haut-Commissaire.
Des informations font également état d’arrestations massives et de cas de torture en détention, ainsi que du meurtre et du déplacement de personnes originaires du Pool. Ces rapports sont difficiles à vérifier en raison du manque d’accès à cette zone par des acteurs indépendants, a souligné M. Zeid.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a exhorté le gouvernement « à garantir que les acteurs humanitaires puissent avoir accès sans délai au Pool et que les forces de sécurité agissent en parfaite conformité avec les obligations de la République du Congo au regard du droit international des droits de l’homme ».
« Tout incident impliquant l’emploi de la force par les forces de sécurité, en particulier si elle a des conséquences mortelles, doit faire l’objet d’une enquête approfondie, rapide et impartiale. Aucune personne arrêtée et détenue ne devrait subir de mauvais traitement », a-t-il ajouté. « Par ailleurs, toute personne arrêtée et détenue devrait être soit inculpée et comparaître devant un juge, en accord avec les standards internationaux en matière de procédure régulière, soit être rapidement relâchée ».
M. Zeid a également exhorté le gouvernement, les responsables politiques et leurs partisans, « à s’efforcer de résoudre tous leurs différents de manière pacifique et dans le cadre de la loi, et à éviter tout recours à la violence dans l’exercice de leurs libertés d’expression, d’association et de rassemblement pacifique ».