Algérie: un millier de médecins “résidents” bravent l’interdiction de manifester

La police anti-émeute tente de bloquer les médecins grévistes à Alger, le 1er juin 2011.

Environ un millier de médecins dits “résidents”, en formation de spécialisation, en grève depuis le 14 novembre sont rassemblés lundi en plein centre d’Alger, bravant l’interdiction de toute manifestation dans la capitale algérienne.

Les manifestants ont réussi à se réunir en milieu de matinée devant la Grande Poste, bâtiment emblématique d’Alger, malgré de très nombreux policiers, en tenue et en civil, déployés tôt le matin et qui filtraient de façon stricte l’accès au quartier.

Les protestataires, entourés par un cordon policier serré et des camions bloquant l’accès à la place où ils sont rassemblés, étaient toujours assis devant la Grande poste à la mi-journée, scandant notamment “Résidents, dignité !”. La police n’est pas intervenue dans l’immédiat pour tenter de les disperser.

Équivalent des internes en France, les quelque 13.000 médecins “résidents” algériens, diplômés de médecine générale qui étudient une spécialisation à l’issue d’un concours, poursuivent leur grève déclarée “illégale” le 24 janvier par la justice et boycottent les concours de fin de spécialisation.

Ils réclament notamment l’abrogation du “service civil” les obligeant à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées au terme de leurs longues études (7 ans de médecine générale + 4 ou 5 ans de spécialisation), en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.

Ils demandent aussi une réforme de leur formation, la révision du statut de résident et de pouvoir bénéficier, comme les autres Algériens, des dispenses de service militaire après 30 ans.

Le 3 janvier, une tentative de manifestation de médecins résidents dans les rues d’Alger avait été violemment dispersée par la police, faisant 20 blessés parmi les manifestants, selon le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).

Avec l’AFP