La Conférence des Nations Unies sur le changement climatique a débuté lundi à Bonn, en Allemagne, avec pour objectif une plus grande ambition en matière d’action climatique, au moment où l’Organisation météorologique mondiale (OMM) annonce que l’année 2017 devrait figurer au palmarès des trois années les plus chaudes enregistrées.
La Conférence de Bonn, appelée aussi COP 23, durera jusqu’au 17 novembre. Elle intervient un an après l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris sur le climat et est présidée par Fidji, un Etat insulaire particulièrement affecté par l’impact du changement climatique.
« L’urgence de la situation est évidente. Notre monde est en détresse face aux événements climatiques extrêmes – ouragans destructeurs, incendies, inondations, sécheresses, fonte des glaces et changements dans l’agriculture qui menacent notre sécurité alimentaire », a déclaré le Président de la COP 23 et Premier ministre de Fidji, Frank Bainimarama, à l’ouverture de la conférence. « Notre travail en tant que dirigeants est de répondre à cette souffrance par tous les moyens à notre disposition. (…) Cela signifie utiliser les deux prochaines semaines et l’année à venir pour faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire fonctionner l’Accord de Paris et faire avancer l’ambition et le soutien en faveur de l’action climatique avant 2020 ».
L’Accord de Paris, qui a été adopté par les 196 Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en décembre 2015 à Paris, appelle les pays à lutter contre le changement climatique en visant à limiter la hausse de la température mondiale en-dessous de 2 degrés Celsius et à s’efforcer de ne pas dépasser 1,5 degré Celsius.
169 Parties ont ratifié l’Accord de Paris
Il y a un an, la Conférence de Marrakech sur le climat s’était conclue par la ‘Proclamation de Marrakech pour l’action en faveur du climat et du développement durable’, dans laquelle les Etats parties à la CCNUCC affirmaient leur « engagement » à « la mise en œuvre complète » de l’Accord de Paris. A la fin de cette conférence, 111 pays avaient ratifié l’accord. Aujourd’hui, 169 Parties l’ont fait.
« Partout où nous vivons, nous sommes tous vulnérables et devons agir. Fidji aide à construire une grande coalition pour une action décisive et coordonnée des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et de tous les citoyens de la planète. C’est pourquoi nous avons installé une pirogue fidjienne ‘drua’ à l’entrée pour rappeler à tous le besoin de gonfler leurs voiles avec la détermination collective de faire de la COP 23 un succès », a déclaré M. Bainimarama.
« Nous avons des objectifs très spécifiques à atteindre à Bonn. Nous espérons que ces négociations seront la prochaine étape essentielle qui assure que la structure de l’Accord de Paris soit achevée, que son impact soit renforcé et que ses objectifs soient atteints. Nous devons également aller de l’avant pour honorer les engagements d’ici à 2020. À cet égard, les promesses de financement et d’atténuation sont essentielles », a rappelé de son côté aux participants la Secrétaire exécutive de la CCNUCC, Patricia Espinosa.
La mise en garde de l’Organisation météorologique mondiale
Lundi, l’OMM a publié sa déclaration provisoire sur l’état du climat. « II est fort probable que l’année 2017, marquée par de nombreux phénomènes à fort impact parmi lesquels des ouragans et des inondations catastrophiques ainsi que des vagues de chaleur et des sécheresses particulièrement néfastes, se classera parmi les trois années les plus chaudes jamais constatées », a expliqué l’agence onusienne dans un communiqué de presse.
Selon l’OMM, la température moyenne à la surface du globe pour les neuf premiers mois de l’année dépassait de quelque 1,1 degré Celsius celle de l’époque préindustrielle. Sous l’effet d’un puissant Niño, 2016 devrait conserver son statut d’année la plus chaude, 2015 et 2017 se disputant la deuxième et la troisième places. Enfin, les années 2013 à 2017 sont bien parties pour constituer la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée.
La Conférence de Bonn comprendra toute une série de réunions et d’évènements, dont le segment de haut niveau, le 15 novembre et le 16 novembre, auquel participeront des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, ainsi que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
Parmi les évènements parallèles de la COP 23, plusieurs d’entre eux sont organisés dans le cadre du Partenariat de Marrakech pour l’action climatique mondiale pour montrer comment des villes, des régions, des entreprises du secteur privé et des investisseurs s’efforcent de mettre en œuvre l’Accord de Paris dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, de l’agriculture, des océans et zones côtières, des établissements humains, du transport, de l’industrie, et des forêts.