Le parquet militaire va étendre la contre-expertise ADN aux douze autres victimes dans le dossier Thomas Sankara, afin “d’étoffer le dossier et éviter une vice de procédure”, a annoncé jeudi Me Bénéwendé Sankara, l’avocat de la famille Sankara.
Thomas Sankara, le “père de la révolution” burkinabè, a été tué lors du putsch qui porta au pouvoir, le 15 octobre 1987, l’ex-président Blaise Compaoré.
“Le juge d’instruction va étendre la contre-expertise à tous les 13 corps et a requis à cet effet le consentement des familles concernées”, a déclaré à l’AFP Me Sankara.
Les familles “ont marqué leur accord” et cette contre-expertise, dont les résultats pourront être disponibles dans “quelques semaines”, sera réalisée à Santiago en Espagne, a-t-il précisé.
Les corps présumés de Sankara et de ses 12 compagnons tués avec lui ont été exhumés fin mai 2015 afin de déterminer avec certitude l’identité des victimes et lever le voile sur les circonstances de leur mort.
Les résultats de ces tests ADN, réalisés en France, indiquaient que les ADN n’étaient pas “détectables” et ne permettaient pas d’identifier à coup sûr les victimes.
Selon Me Sankara, seulement deux familles, dont celle de Thomas Sankara, avaient demandé une contre-expertise ADN des présumés restes de leurs proches enterrés à la sauvette au cimetière de Dagnoën, un quartier populaire à l’est de Ouagadougou, la capitale burkinabè.
“Étendre cette contre-expertise à tous les treize corps permettra d’étoffer davantage le dossier et éviter tout vice de procédure”, s’est-il réjoui.
La justice militaire avait émis début décembre 2015 un mandat d’arrêt international contre M. Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire, pour son implication présumée dans l’assassinat du président Thomas Sankara.
Il est poursuivi pour “assassinat”, “attentat” et “recel de cadavre” dans le cadre de l’enquête ouverte fin mars 2015 par les autorités de la transition burkinabé.
AFP