En marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington aux États-Unis, le gouverneur de la Banque centrale de la Cemac, Abbas Mahamat Tolli, a réuni, le 18 octobre dernier, les opérateurs pétroliers présents dans la sous-région. Au centre des discussions : la nouvelle réglementation de change et son impact sur l’industrie pétrolière.
Par Sylvain Andzongo
« Le gouverneur de Beac, qui a introduit ce tour de table, a présenté la nouvelle réglementation en matière de change dans la zone Cemac, rentrée en vigueur depuis mars 2019. Celle-ci a été adoptée, pour manifester la volonté de transparence de la Banque centrale, consciente que le secteur pétrolier est l’épine dorsale de nos économies », renseignent des sources présentes à cette réunion.
En retour, le porte-parole des entreprises pétrolières, Steven Galbraith, a relevé les défis rencontrés par les entreprises du fait de la rigidité de la nouvelle réglementation qui exige le rapatriement des devises par les multinationales opérant en zone Cemac.
Après avoir assuré les entreprises pétrolières de sa disponibilité à étudier les situations au cas par cas, le gouverneur de la Beac a cependant rappelé que, dans une Union monétaire à régime de taux de change fixe comme le Cemac, il y a des mécanismes et des lois en vigueur qui sont décidés au niveau communautaire. « La Banque ne peut donc pas supporter les risques de change que les entreprises rencontrent », a déclaré Abbas Mahamat Tolli.
Il y a peu, le FMI avait demandé aux États de la Cemac de modifier leurs codes miniers et pétroliers pour les adapter à la réglementation des changes. Et pour cause, avait constaté le FMI, « les entreprises pétrolières et minières dans la Cemac ont presque toutes des conventions avec les États qui les exemptent de l’obligation de rapatriement de leurs recettes en devises ». L’une des conséquences est que la sous-région se trouve ainsi délestée de devises. Ce qui fragilise sa monnaie.
Source: agenceecofin