Darfour : l’ONU n’a aucune preuve pour confirmer les allégations d’utilisation d’armes chimiques contenues dans un rapport d’Amnesty International

Darfour : l'ONU n'a aucune preuve pour confirmer les allégations d'utilisation d'armes chimiques contenues dans un rapport d'Amnesty International
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, briefe le Conseil de sécurité sur la situation au Darfour, Soudan. Photo ONU/Evan Schneider

 La situation sécuritaire dans le Djebel Marra, au Darfour, est restée volatile ces derniers mois avec de nouvelles escarmouches et des bombardements aériens depuis juin, a noté mercredi le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, devant le Conseil de sécurité.

« Les combats entre les Forces armées soudanaises et l’Armée de libération du Soudan/tendance Abdul Wahid qui ont eu lieu de janvier à mai ont quelque peu baissé en intensité sans toutefois cesser complètement », a souligné M. Ladsous devant les membres du Conseil.

« Depuis le mois de juin, il y a eu de nouvelles escarmouches et de fréquents bombardements aériens dans la zone. La situation sécuritaire a donné l’impression de connaître une nouvelle dégradation à partir du 17 septembre lorsque des informations ont fait état de combats intenses aux environs de Gulo et Guldo, localités situées au nord-est de Nertiti, au Darfou central », a-t-il ajouté. « D’autres affrontements auraient aussi eu lieu dans la partie occidentale du Djebel Marra au cours desquels au moins neuf villages auraient été attaqués ».

M. Ladsous a précisé que la Mission de l’Union africaine et des Nations Unies au Darfour (MINUAD) n’avait pas été en mesure de confirmer ces informations ni de procéder à une évaluation exacte de la situation militaire en raison des restrictions d’accès imposées par le gouvernement soudanais.

Selon lui, la poursuite des combats ces dernières semaines est préoccupante compte tenu du fait que la saison sèche qui commence est généralement une période propice aux opérations militaires.

M. Ladsous a précisé être au courant des allégations concernant l’utilisation d’armes chimiques contre des civils par les forces du gouvernement dans le Djebel Marra et qui sont contenues dans un rapport d’Amnesty International publié le 29 septembre. « Nous n’avons de preuves concernant l’utilisation d’armes chimiques dans le Djebel Marra », a-t-il ajouté, précisant toutefois que le gouvernement soudanais a constamment refusé à la MINUAD l’accès aux zones de conflit dans cette région.

Le Secrétaire général adjoint a indiqué que la situation sécuritaire dans d’autres parties du Darfour restait « calme mais volatile » avec une explosion saisonnière de violence entre les bergers et les agriculteurs sur l’utilisation des pâturages et de l’eau.

S’agissant de la situation humanitaire, Hervé Ladsous a noté que le conflit continuait d’avoir un impact significatif. « Depuis la reprise des combats à Golo et à Guldo le 17 septembre, les agences humanitaires estiment qu’environ 5.500 personnes nouvellement déplacées, principalement des femmes et des enfants, sont arrivées dans le camp de déplacés de Nertiti Nord », a-t-il dit.

Concernant la situation politique, avec la signature par toutes les parties soudanaises de la feuille de route politique proposée par le Groupe de haut niveau de l’Union africaine, « une étape importante du processus de paix a été franchie », a estimé le Secrétaire général adjoint.

« Afin de consolider cet acquis, elles devraient à présent mettre en œuvre l’esprit et la lettre du document et s’engager à reprendre les négociations en vue de parvenir rapidement à un accord de cessation des hostilités et sur les modalités de l’accès humanitaire aux zones de conflit », a-t-il ajouté.