Joyce Banda lance à Washington son livret d’actions pour la promotion du leadership féminin

Joyce Banda, ancienne présidente du Malawi crédit photo: nymag.com

Depuis 1997, la fondation Joyce Banda de l’ancienne présidente du Malawi s’évertue à assurer une égalité des droits et opportunités à tous. Dr. Joyce Banda mène  cet effet, plusieurs activités de part le monde pour réduire l’écart entre les hommes et les femmes. Elle était lundi dernier à l’auditorium du Wilson Center à Washington DC  pour présenter au public son livret d’actions visant la promotion du leadership féminin en Afrique.

Par Ephrem Kitoyi

‘’Lorsque les femmes sont mises à des positions de leadership, elles font mieux que les hommes parce qu’elles mettent la priorité sur les questions des femmes et des enfants’’, déclarait d’entrée Dr Banda lors de son exposé au public du Wilson Center. Elle poursuit en précisant que “les femmes croient beaucoup plus aux vertus de la paix et du dialogue’’, autant de valeurs que selon elle, l’Afrique doit s’approprier pour régler les nombreuses crises qui secouent aujourd’hui le continent. Elle se réjouit par ailleurs du choix opéré par quatre pays Africains en désignant une femme pour les gouverner: le Liberia, les Îles Maurice , le Malawi et la République Centrafricaine.  Joyce Banda n’a cependant pas manqué d’inviter les autres pays du monde à s’en inspirer.

L’ancienne Présidente du Malawi partageait ainsi avec son auditoire, les résultats d’un an de recherches et d’analyses sur les meilleurs techniques et pratiques pour booster la présence des femmes dans les milieux de décisions. Ce fut aussi l’occasion pour Dr Joyce Banda de discuter des questions de leadership féminin avec d’autres jeunes,  leaders et activistes à travers un panel de discussion modéré par Madame Gwen Young, directrice de l’Initiative  Mondiale pour le Leadership Féminin « Global women’s Leadership Initiative » et directrice du « Women in the Public Service Project au Wilson Center, deux programmes qui encouragent le leadership féminin dans le monde.

Dr Banda a également insisté à cette occasion sur le rôle très important que joue l’économie dans l’indépendance des femmes. “le revenue est essentiel.’’  souligne-t-elle.  Car, pour elle, “lorsque la femme apporte de l’argent dans le foyer, elle gagne le droit à la parole et commence par prendre des décisions offrant ainsi l’opportunité aux filles d’aller à l’école’’. L’indépendance financière des femmes pour elle, est le point capital conditionnant l’émancipation des femmes et le développement social.  Dr. Bewa Marlène Joannie, directrice exécutive de l’association des jeunes leaders du Benin pour sa part, estime qu’en tant qu’africain, il est aussi important d’éduquer les leaders religieux au seins des communautés afin de leur permettre de participer également et activement à l’émancipation ainsi qu’a l’accomplissement des femmes. Selon elle, les responsables religieux sont pour beaucoup dans la formation des pensés collectives notamment au sein des sociétés africaines.

Même son de cloche du côté de Pape Samb, Président de Ashoka Africa. “ il nous faudra éduquer les hommes de sorte à faire d’eux des partenaires dans l’émancipation des femmes en les amenant à reconnaitre les travaux ménagers au même titre que le travail salarial”, renchérit-il. Pour lui, nombreux sont ceux qui ne valorisent pas à leurs justes valeurs les tâches ménagères menées par les femmes. Cet état de choses conditionne les sociétés à réduire les femmes et leurs activités, bien importantes, au second rang, empêchant ainsi l’éclosion des talents et du leadership des femmes. Quant à Karen Sherman, Présidente de l’Institue Akilah (Akilah Institute), elle précise que les femmes doivent absolument s’investir dans les affaires et dans le monde du travail. Basé à Kigali au Rwanda, l’Institut Akilah est une organization à but non lucrative et qui aide les femmes à obtenir leur indépendance économique et à developer leur leadership à travers l’education.

Si certain pays en Afrique font l’effort de promouvoir le leadership féminin, le nombre de femmes dans les instances de décisions sur le continent demeure très faible affectant ainsi son développement. Certains exemples comme celui de la loi zebra en Namibie qui permet au pays d’obtenir 41% de femmes à l’Assemblé Nationale et celui Burkina Faso qui a travers la loi du quotas du genre introduit au parlement du pays en Avril 2009 et qui stipule que tout parti politique présente aux moins 30% de femme candidates au risque de voir leur financement public réduit de moitié doivent inspirer l’ensemble des Etats africains pour une meilleure participation des femmes de la processus du développement national et continental.