S’exprimant devant l’Assemblée nationale de la République centrafricaine, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné vendredi l’engagement de la communauté internationale à apporter son aide pour s’attaquer aux multiples défis qui affectent le pays et a fermement défendu le rôle de la force de maintien de la paix des Nations Unies.
« Je veux rendre hommage à la résilience et au courage du peuple centrafricain et à sa détermination à surmonter les défis auxquels il est confronté », a déclaré M. Guterres dans un discours devant les parlementaires à Bangui, au dernier jour de sa visite dans le pays.
« Il incombe en premier lieu aux Centrafricains de venir à bout de cette crise. Personne n’aidera mieux ce pays que ses propres habitants », a-t-il ajouté.
Le chef de l’ONU a noté que les énormes difficultés que connaît le pays incluent l’insécurité, une crise humanitaire et la lenteur des progrès en matière de développement. Selon lui, la religion et l’origine ethnique ont été manipulées pour créer des divisions entre les communautés, polarisant fortement un pays fragile.
« La Centrafrique risque de replonger dans des violences ouvertes entre communautés », a déclaré M. Guterres.
La Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) utilisera la force lorsque la stabilité de l’Etat sera menacée et chaque fois que les civils auront besoin de protection, mais ne favorisera aucun groupe religieux ou ethnique, a-t-il dit.
Appelant les bailleurs de fonds à honorer leurs engagements à fournir de l’aide humanitaire, il a souligné l’importance de soutenir le plan du gouvernement pour le relèvement du pays et la consolidation de la paix.
L’Assemblée nationale a un rôle essentiel à jouer pour rendre l’administration publique efficace, non seulement à Bangui mais aussi au niveau local non seulement dans la capitale, mais aussi au niveau local, a déclaré M. Guterres.
Plus tard, lors d’une visite dans le quartier de PK5, un quartier à majorité musulmane, à Bangui, le Secrétaire général s’est dit ému de rencontrer les habitants de ce quartier.
« Vous avez donné aux Centrafricains, mais aussi au monde, une leçon admirable en faisant la paix dans cet arrondissement et en créant les conditions pour que tous puissent vivre ensemble en harmonie et en cohésion », a-t-il dit.
« Chrétiens et musulmans ont toujours vécu ensemble. Nous sommes les filles et les fils du même Dieu. En arabe, le mot Allah veut dire, traduit en français, Dieu. Nous sommes les fils du même Dieu. Et toutes les religions prônent la paix, l’harmonie, la coexistence. Quand on invoque la religion pour diviser les gens, on commet le pire des péchés », a-t-il ajouté.
« Votre message de réconciliation et de paix est un message essentiel en Centrafrique aujourd’hui », a-t-il encore dit. « Votre communauté a cette caractéristique admirable : ici, on peut reconstruire parce qu’ici vous avez établi la cohésion. Et vous avez établi la paix dans la communauté ».
Le Secrétaire général a également eu une rencontre vendredi avec des représentants de la jeunesse. Il les a encouragés à s’impliquer davantage dans la vie de leur pays et a promis que la Mission des Nations Unies serait plus ouverte aux discussions avec les groupes de jeunes.
Il a aussi eu une rencontre avec un groupe de femmes, qui ont exprimé leur frustration concernant le manque de participation des femmes au processus de réconciliation politique. Selon le porte-parole adjoint, M. Guterres a convenu qu’aucun processus de paix crédible ne pouvait réussir sans une participation active et égale des femmes. Il a promis l’aide de l’ONU pour augmenter leur participation aux efforts de médiation.
Le Secrétaire général a ensuite quitté la République centrafricaine pour le Cameroun, où il devait rencontrer le Président camerounais Paul Biya pour discuter d’une série de questions régionales et nationales.
Avec le Centre d’actualités de l’ONU