Le MIR et le Modemas exigent le respect de la dignité humaine en Guyane

« La situation en Guyane s’enlise, les représentants des citoyens claquent la porte des négociations », publie RT, sur son site en français. La BRFM de son côté apaise les esprits avec l’annonce des excuses publiques inattendues présentées par la ministre des Outres-Mer, Ericka Bareigts à ces compatriotes. Une scène inédite qui a favorisé la reprise des négociations dans une ambiance moins tendue. Dans ce branle bas, Garcin Malsa, président du Mouvement International pour la Réparation (MIR) et du Mouvement des démocrates écologistes pour une Martinique souveraine (Modemas) a adressé une lettre ouverte au président de la République Française, Francois Hollande pour attirer son attention sur le non respect de la dignité humaine dans les colonies françaises notamment en Guyane. 

Par Assogwe Dowoti

Dans ses écrits, l’ancien maire et ancien conseiller général de la ville de Sainte-Anne en Martinique, Garcin Malsa tente de légitimer l’expression des Guyanais qui selon lui ont été longtemps délaissés ou relégués au dernier rang des priorités de l’Etat français.

Les manifestants dénoncent en effet, des années de sous-investissement de Paris en Guyane. Ils soulignent que l’espace guyanais est en retard par rapport aux autres départements français. Les besoins en infrastructures y sont énormes. Entre autres, des hôpitaux, des routes, des écoles et centres d’éducation professionnelle.

Face à l’ampleur de la situation, le MIR et le Modemas mettent en cause l’approche des autorités françaises caractérisée par un mutisme total. Pourtant il s’agit selon le président des deux mouvements d’une question de dignité humaine. « Une dignité humaine depuis toujours bafouée », martèle Garcin Malsa dans sa lettre au président Hollande. « Vous détenez tous les éléments, non seulement pour comprendre mais aussi pour résoudre les problèmes à l’origine de l’expression de la souffrance qui s’exprime » en Guyane, renchérit-il avant d’évoquer la question de la loi Taubira.

M. Malsa rappelle dans son courrier que la question de la dignité humaine a été posée, à la suite de quoi, les génocides et les traites négrières ont été reconnus à travers cette loi Taubira comme crimes contre l’humanité. Donc pour lui, de tels crimes, impliquent, selon les règles de justice nationales et internationales, la logique de Reconnaissance et le respect de la dignité de tous les descendants des victimes de tels crimes comme un dû.

Mais « au lieu d’entrer dans cette logique de Reconnaissance Justice et Développement telle qu’exprimée par l’ONU dans sa résolution de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, vous avez préféré rester dans le déni en terre amérindienne où se sont perpétrés, génocides, déportations, et mises en esclavage d’Africains sub-sahariens », écrit-il en soulignant, je cite: « tels des maîtres, une fois de plus vous avez refusé d’entendre les aspirations d’autodétermination de ces peuples d’Amérique, encore colonisés », fin de citation.

Intégralité de la lettre ouverte adressée au président Hollande par Garcin Malsa ci-dessous

LettreauPRF 27032017