Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, Angélique Kidjo fait partie de cette catégorie d’artiste africaine de renommée mondiale que l’on ne présente plus. Pour parler comme plusieurs hommes de médias, elle est une diva de la musique africaine, une vraie, pure et authentique.
C’est donc une Angélique Kidjo auréolée de son Grammy Awards qui vient d’accorder une interview au journal en ligne Le Point Afrique, où elle évoque sa vision de la musique africaine.
C’est au cours de la 58e édition des Grammy Awards qui s’est déroulée le 15 février dernier à Los Angeles que l’artiste Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kandjo Manta Zogbin Kidjo ou tout simplement Angélique Kidjo, a remporté son troisième trophée de cette cérémonie créée en 1958 aux Etats-Unis.
Ce trophée honore à travers le National Academy of Recording Arts and Sciences les meilleurs artistes et les meilleurs techniciens. Son titre lui a été décerné dans la catégorie « World Music ».
Dans l’interview qu’elle a accordée au journal Le Point Afrique, Angélique Kidjo dédie sa récompense à la jeune génération d’artistes africains de plus en plus présente sur la scène mondiale avec des musiques traditionnelles du continent. « La musique traditionnelle m’a toujours beaucoup influencée. Le reste du monde ne s’en rend peut-être pas compte, mais la musique traditionnelle africaine est très sophistiquée et variée. Elle n’est pas du tout « instinctive » et « primale ». Elle a influencé la musique du reste du monde de par l’histoire de la traite des esclaves. Il est temps qu’elle soit célébrée ! » affirme-t-elle.
Auteure compositrice et interprète, notre diva classée en 2011 par la BBC sur sa liste de 50 icônes du continent africain, trouve assez frustrante cette catégorie « world music » où elle a été classée. Pour elle, «c’est un peu une catégorie où l’on met tout ce qui n’est pas « mainstream ». Je me console en me disant que, par définition, toute musique est une « musique du monde ». À moins qu’il n’existe aussi une musique venant de la Lune, de Mars et de Vénus ? ». Elle est par ailleurs fascinée par ce que font les jeunes artistes du continent, tels que Davido ou encore Wizkid, et très humblement, n’hésite pas à collaborer avec la jeune génération quand cela est possible.
Pour autant, la « première diva africaine » selon Time Magazine dans un article paru en 2007, souligne au à Le Point Afrique « que le continent a beaucoup de problèmes qu’il faut surmonter et ceci très rapidement. Mon rôle d’ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF me place souvent au premier rang de ces drames humains. Mais ce que je refuse c’est que l’on ne diffuse qu’une seule image de l’Afrique. Juste celle de la misère et de la guerre. Elle n’est pas représentative de toute la réalité africaine. »
Angélique Kidjo fait de l’éducation des jeunes filles son combat, car elle a « cette conviction intime que ce sont les femmes qui vont changer durablement ce continent ». Cependant, elle s’éloigne de la politique, car « je pense qu’en restant en dehors de la sphère politique et en étant indépendante ma voix a plus de poids », ajoute-t-elle, et « les politiciens sont souvent obligés de parler la «langue de bois» pour ne heurter personne.» conclut-elle.
-Recompense d’Amnesty International-
Amnesty International remettra le 28 mai prochain à Dakar, le prix Ambassadeur de la conscience 2016 à l’artiste d’origine béninoise Angélique Kidjo et aux groupes de militants Y’en a marre (Sénégal), le Balai citoyen (Burkina Faso) et Lutte pour le changement (LUCHA) de la République démocratique du Congo, indique un communiqué de l’ONG internationale de défense des droits de l’homme parvenu mardi à APA.
Le prix décerné conjointement à Angélique Kidjo et aux trois mouvements de jeunes, le 29 avril dernier, « (…) récompense des personnalités ayant fait preuve d’un courage exceptionnel pour combattre l’injustice », indique le communiqué.
« Angélique Kidjo et les membres de Y’en a marre, du Balai citoyen et de LUCHA sont tous d’ardents défenseurs des droits humains, qui mettent leur talent au service de la mobilisation », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.
L’organisation explique que le prix Ambassadeur de la conscience « récompense des personnes ou des groupes qui ont fait preuve d’un courage exceptionnel pour combattre l’injustice, mis leur talent au service de la mobilisation et fait progresser la cause des droits humains ».