Paris et Berlin appellent Washington à élargir ses subventions au “made in Europe”

(Photo by Ludovic MARIN / AFP)

Alors que les Etats-Unis subventionnent massivement certains produits stratégiques à la condition qu’ils soient fabriqués sur le territoire américain, Paris et Berlin ont affiché lundi leur mobilisation commune pour que les produits conçus en Europe bénéficient des mêmes avantages.

Les pays de l’Union européenne sont des “partenaires” et des “alliés” de Washington, ce qui justifierait qu’ils perçoivent eux aussi une partie de l’argent déversé par l’administration américaine dans le cadre de l’Inflation Reduction Act (IRA), argumentent Paris et Berlin dans un communiqué commun.

L’Union européenne accuse depuis plusieurs mois les Américains de fausser la concurrence industrielle via l’IRA, un plan de 420 milliards de dollars qui prévoit notamment de généreuses subventions pour les entreprises de certains secteurs stratégiques (véhicules électriques, batteries…), pour peu qu’elles localisent leur production aux Etats-Unis.

Pour remédier à cette situation, Paris et Berlin demandent donc à ce que l’UE bénéficie des mêmes dérogations que certains pays comme le Canada et le Mexique, qui ont accès aux subventions américaines.

“C’est dans notre intérêt mutuel de trouver rapidement un terrain d’entente”, à l’heure où l’Europe et les Etats-Unis “coopèrent pour faire face à la guerre de la Russie contre l’Ukraine”, estiment les ministres français et allemand de l’Economie, Bruno Le Maire et Robert Habeck.

L’Allemagne et la France demandent également à Washington de faire en sorte que “les produits européens soient éligibles aux crédits d’impôt de la même manière que les produits américains le sont”.

Une visite commune de Bruno Le Maire, Robert Habeck et de la Commission européenne aux Etats-Unis est envisagée en début d’année prochaine pour tenter d’obtenir des avancées sur le sujet, affirme-t-on de source proche du dossier.

Les Européens sont divisés sur la réponse à apporter à l’IRA, le président français Emmanuel Macron plaidant par exemple pour un financement commun européen tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz prône davantage le dialogue avec les Etats-Unis.

Dans le document commun présenté lundi, Paris et Berlin avancent aussi des propositions pour une réplique européenne au plan de subventions américain.

Ces propositions n’incluent pas de financement commun mais misent sur un assouplissement des règles européennes relatives aux aides d’État, aux subventions et aux crédits d’impôt.

“Nous utiliserons tous les instruments de la politique commerciale de l’UE pour préserver le marché unique (…) et garantir des conditions de concurrence équitables au niveau mondial”, prévient aussi le document.

Source: AFP