RD Congo: l’Église catholique menace de quitter le « dialogue national »

RD Congo: l'Église catholique menace de quitter le
© FEDERICO SCOPPA - AFP

L’Église catholique de République démocratique du Congo a menacé mardi de se retirer du « dialogue national » si ce forum politique tourne à des tractations pour un « mandat déguisé » au profit du président Joseph Kabila.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a rappelé dans un communiqué les conditions de sa participation à ces assises, qu’elle a aussi appelées de ses vœux pour sortir le pays de la crise : une participation la plus large possible des « grandes familles politiques » du pays et « le respect de la Constitution », qui interdit à M. Kabila (au pouvoir depuis 2001) de se représenter.

« La Cenco ne pourra pas maintenir sa participation à ce dialogue si le respect de ces exigences fondamentales n’était plus assuré ».

Interrogé par l’AFP, l’abbé Donatien Shole, délégué de la Cenco au « dialogue », a déclaré être « satisfait » des efforts pour rallier aux discussions certains membres du « Rassemblement », la coalition récemment constituée autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi.

Néanmoins, a prévenu le prêtre, « si jamais ils se mettent à négocier ce qui pourrait ressembler à un mandat déguisé, nous quitterons le dialogue ».

Le « dialogue national » s’est ouvert le 1er septembre sous l’égide d’une facilitation de l’Union africaine (UA).Il est censé permettre à la RDC de sortir de la crise politique qui la ronge depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, et favoriser l’organisation des élections en retard ou à venir, comme la présidentielle devant avoir lieu avant la fin de l’année mais qui apparaît aujourd’hui impossible à tenir dans les temps.

Une frange minoritaire de l’opposition a accepté d’y participer et les travaux n’ont pas véritablement commencé, les parties s’étant surtout employé jusque-là à se mettre d’accord sur le nombre de délégués. M. Tshisekedi boude ce forum, perçu par les réfractaires comme un « piège », et conditionne sa participation à une série de préalables dont la libération de prisonniers politiques.

L’Église catholique, dont se réclament 40% des Congolais, a joué un rôle de premier plan dans le processus de démocratisation engagé en RDC au début de la décennie 1990. Son retrait du « dialogue national » risquerait d’entamer fortement la crédibilité de celui-ci.

Source: AFP