Région du lac Tchad: “la plus grande crise du continent africain”

Région du lac Tchad:
Le 6 avril 2015, un enfant passe devant une maison brûlée à N'Gouboua, au Tchad, non loin du lac Tchad, après une attaque du groupe djihadiste de Boko Haram | AFP/Archives | PHILIPPE DESMAZES

La conférence internationale d’Oslo vendredi a pour objectif de réunir 1,4 milliard d’euros pour aider les populations civiles touchées par l’insurrection islamiste de Boko Haram dans la région du lac Tchad. 

Voici cinq caractéristiques de la région qui abrite ce que les Nations unies ont appelé “la plus grande crise sur le continent africain”.

– Frontières lacustres-

La région du lac Tchad regroupe le nord-est du Nigeria, l’extrême-nord du Cameroun, l’ouest du Tchad et le sud-est du Niger. Ces pays partagent des frontières communes et poreuses sur ce lac d’eau douce peu profond, parsemé de centaines d’îlots.

Boko Haram, qui a pris les armes en 2009 pour imposer sa propre version d’un salafisme radical dans le nord-est du Nigeria, a mené ces dernières années de nombreux raids meurtriers et attentats-suicides dans les quatre pays.

– Ressource vitale-

Le lac Tchad a perdu 90% de sa superficie en quelques décennies, passant de 25.000 km2 dans les années soixante à moins de 2.000 km2 aujourd’hui. Il reste néanmoins une source vitale en eau et en poissons pour les habitants de cette région semi-aride.

La région est depuis longtemps un des endroits les plus pauvres et les moins développés du monde, avec des indicateurs de développement humain très faibles dans des domaines comme l’éducation et la santé.

– Problème complexe-

La croissance rapide de la population, les effets du changement climatique – le recul du lac et le glissement du désert du Sahara – et les violences ont engendré ce que les organismes d’aide appellent une “crise aiguë”.

Le conflit, qui selon certaines estimations a fait au moins 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés, a aggravé une situation humanitaire déjà difficile.

– Millions de personnes touchées-

Quelque 17 millions de personnes vivent dans les zones les plus touchées par le conflit. Les violences ont fortement touché la pêche et l’agriculture et ont forcé des centaines de milliers de civils à se réfugier dans des camps ou chez des amis et des parents.

Selon les Nations unies, 10,7 millions de personnes ont actuellement besoin d’une aide d’urgence dans la région; 7,1 millions sont “gravement atteints d’insécurité alimentaire”. Et il y a des “conditions de quasi-famine” dans l’État du Borno, dans le nord-est du Nigeria.

– Besoin d’argent-

Si la conférence d’Oslo atteint ses objectifs financiers, l’argent servira à distribuer de la nourriture et fournir de l’eau potable dans les endroits les plus reculés, mais aussi un accès à des soins de santé, à l’éducation et des logements pour aider les victimes à reconstruire leurs vies.

En cas de fonds insuffisants, l’ONU et d’autres organismes humanitaires ont prévenu que la situation pourrait devenir catastrophique, et notamment que près de 75.000 enfants sur les 515.000 souffrant de malnutrition aiguë sévère, risquaient de mourir.

Source: AFP