Soudan du Sud : le chef de l’humanitaire de l’ONU condamne les violences contre les civils et les travailleurs humanitaires

Soudan du Sud : le chef de l'humanitaire de l'ONU condamne les violences contre les civils et les travailleurs humanitaires
Le chef de l’humanitaire de l’ONU, Stephen O’Brien lors d’une visite à Wau, au Soudan du Sud. Photo OIM/Mohammed

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, a conclu mercredi une mission de trois jours au Soudan du Sud, en appelant toutes les parties à assumer leurs responsabilités pour protéger les civils, alors que de nouveaux combats ont déplacé des dizaines de milliers de personnes dans plusieurs endroits à travers le pays.

« Le peuple de ce pays a beaucoup trop souffert, et depuis beaucoup trop longtemps », a déclaré M. O’Brien. « Je suis outré par les actes odieux de violence qui ont été commis contre des civils, y compris par des membres des forces armées, et j’appelle à une action rapide et décisive pour mettre fin à ces abus et traduire leurs auteurs en justice ».

La protection des civils est une préoccupation majeure, notamment en raison des rapports détaillés faisant état de viols et autres formes de violence sexuelle au cours des récents combats, y compris à Juba et Wau. « Ma visite à Wau et Aweil était déchirante », a déclaré M. O’Brien. « Les femmes que j’ai rencontrées m’ont dit qu’elles luttent au quotidien pour elles-mêmes et leurs enfants avec la peur à la fois des violences et de la faim ».

Alors que les chefs d’État et de gouvernement de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) se réunissent à Addis-Abeba le 5 août pour un sommet extraordinaire sur la situation au Soudan du Sud, la Représentante spéciale des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits armées, Zainab Hawa Bangura, a de son côté appelé mercredi à une enquête sur les crimes présumés de violence sexuelle commis récemment au Soudan du Sud.

« Je félicite le rôle de chef de file de l’IGAD dans la recherche d’une solution politique à la crise au Soudan du Sud, et sa condamnation des crimes de violence sexuelle grave commis. Je demande instamment aux chefs d’État et de gouvernement, au cours de leurs délibérations, de reconnaître la gravité de la violence sexuelle; de demander aux autorités du Soudan du Sud à prendre des mesures immédiates pour empêcher leurs troupes et les milices associées de commettre ces crimes; et de prendre des mesures contre les responsables », a déclaré Mme Bangura.

Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la violence contre les travailleurs et les ressources humanitaires reste répandue au Soudan du Sud, comme en témoigne le pillage d’entrepôts humanitaires vitaux pendant et après les combats à Juba. Depuis décembre 2013, au moins 57 travailleurs humanitaires ont été tués au Soudan du Sud, dont une personne au cours du récent conflit qui a eu lieu à Juba. Beaucoup d’autres sont toujours portés disparus.

« Malgré les défis quotidiens auxquels ils sont confrontés, les travailleurs humanitaires à travers le Soudan du Sud – et tout particulièrement les organisations non-gouvernementales (ONG) qui sont sur le front de l’action humanitaire – travaillent sans relâche et courageusement pour apporter une aide désespérément nécessaire aux personnes dans le besoin», a déclaré M. O’Brien.

« Je condamne catégoriquement toutes les attaques contre les travailleurs et les ressources humanitaires et appelle toutes les personnes en position de responsabilité de s’engager et de prendre des mesures contre ces incidents tout à fait inacceptables. Il est impératif que les organisations humanitaires bénéficient d’un accès humanitaire libre, sûr et sans entrave, pour atteindre toutes les personnes dans le besoin, où qu’elles soient », a ajouté le chef de l’humanitaire de l’ONU.

Au cours de sa visite de trois jours, M. O’Brien a rencontré les partenaires humanitaires et les fonctionnaires du gouvernement sud-soudanais, et a rendu visite aux personnes affectées par la crise à Juba, Wau et Aweil.