Le cinéaste Mahamat Saleh Haroun, primé au festival de Cannes en 2010, qui était ministre de la culture et du tourisme depuis un an au Tchad, a été démis jeudi de ses fonctions par un décret gouvernemental.
M. Saleh Haroun, qui a longtemps vécu en France, “a été appelé à d’autres fonctions (…). Djibert Younous (lui même ancien ministre de la Culture, ndlr) est nommé ministre de la jeunesse, des sports, de la culture et du développement touristique”, selon un décret lu à la radio nationale jeudi.
Le communiqué n’indique pas les raisons de la démission de M. Haroun, qui était entré au gouvernement tchadien en février 2017.
“Je ne suis pas devenu ministre pour laver la mémoire du Tchad”, avait déclaré début février Mahamat Saleh Haroun, dans un entretien au magazine Jeune Afrique.
M. Saleh Haroun est l’auteur du documentaire “Hissène Habré, une tragédie tchadienne”, où il donne la parole à des témoins des répressions du régime de l’ex-président tchadien Hissène Habré (1982-1990), condamné à la prison à perpétuité en 2016.
Auteur du récent film “Une saison en France”, sorti en 2018 dans les salles et qui raconte le sort d’un migrant centrafricain en France, ainsi que de “l’Homme qui crie” pour lequel il a remporté le prix du jury du Festival de Cannes en 2010, Mahamat Saleh Haroun avait voulu garder une double casquette de ministre et de cinéaste.
Durant son mandat, il a doté la bibliothèque nationale de 3.000 livres et créé le grand prix littéraire du Tchad. Il voulait créer une école de cinéma au Tchad avec une ambition régionale.
Source: AFP