Wall Street termine en nette hausse, séduite par les chiffres de l’emploi américain

Le New York Stock Exchange (NYSE), le 19 mars 2020 (AFP/Archives/Johannes EISELE)

La Bourse de New York a terminé en nette hausse vendredi, stimulée par des chiffres de l’emploi préservant l’hypothèse d’un atterrisage en douceur de l’économie américaine, ainsi que par un sursaut des banques régionales.

Le Dow Jones a avancé de 1,65%, l’indice Nasdaq s’est élevé de 2,25% et l’indice S&P 500 est monté de 1,85%.

Après quatre séances de repli consécutives, le marché était prêt pour un rebond et s’est appuyé sur le rapport mensuel sur l’emploi américain pour se lancer.

Quelques 253.000 emplois ont été créés en avril aux Etats-Unis, beaucoup plus que les 180.000 annoncés par les économistes. L’écart avec les prévisions a été relativisé par la révision en nette baisse des deux mois précédents (-149.000 au total).

La moyenne sur trois mois est passée de 333.000 en janvier à 222.000 actuellement. “Donc clairement, le marché du travail reste robuste, mais il baisse en température”, a commenté Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

“Les chiffres (macroéconomiques) du jour, avec le rebond des banques régionales, ont amené du soulagement sur le fait que l’état actuel de l’économie n’est pas celui d’une récession”, observe Angelo Kourkafas, d’Edward Jones. “On n’est même pas à un tournant.”

Sur le front des banques, la confiance est revenue vendredi comme elle avait disparu, sans crier gare, lors d’une nouvelle semaine difficile pour les établissements régionaux.

Présenté comme le dernier maillon faible en date, la californienne PacWest a ainsi quasiment doublé de valeur sur la séance (+81,70%), qui a vu également l’enseigne de Phoenix (Arizona) Western Alliance se resssaisir (+49,23%), de même que celle de Salt Lake City (Utah) Zions (+19,22%).

L’élan a profité aux plus grandes banques américaines, telles Wells Fargo (+3,32%) ou Citigroup (+3,16%).

Les opérateurs ont néanmoins relevé, dans le rapport sur l’emploi, que le salaire moyen avait augmenté plus vite que prévu (+0,5% contre +0,3%) sur un mois.

“Le rapport souligne que même si la Fed (banque centrale américaine) a signalé une pause (lors de sa communication de mercredi), de nouveaux relèvements de taux ne peuvent être écartés si les créations d’emplois et la hausse des salaires ne se modèrent pas, avec l’inflation”, a prévenu, dans une note, Oxford Economics.

La perspective d’une inflation qui tarde à revenir dans les clous a joué sur les taux obligataires, qui se sont tendus. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans ressortait à 3,42%, contre 3,37% la veille en clôture.

Wall Street a aussi été bien orientée par les résultats d’Apple (+4,69%), jeudi après Bourse, qui portaient le géant à la pomme et une bonne partie du secteur technologique avec lui.

La firme de Cupertino (Californie) a enregistré une seconde baisse consécutive de son chiffre d’affaires, mais dépassé les attentes du marché, principalement grâce à son produit vedette, l’iPhone, qui pèse désormais 54% des ventes du groupe. Apple a également annoncé un nouveau programme de rachats d’actions d’un montant maximum de 90 milliards de dollars.

La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeurs Lyft a freiné (-19,27%) après avoir annoncé des prévisions inférieures aux projections des analystes, malgré un premier trimestre meilleur que prévu.

Le groupe de divertissement Warner Bros Discovery reculait (-4,54%) après avoir fait état d’un chiffre d’affaires moins élevé qu’attendu et d’une perte surprise. L’entreprise de Burbank (Californie) a souffert d’un ralentissement des ventes de contenus et de la publicité. A noter cependant que l’activité de streaming a atteint la rentabilité.

La plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a flambé (+18,33%), grâce à des résultats trimestriels au-dessus des anticipations, dans un contexte jugé défavorable aux monnaies numériques.

Le site de commerce électronique Shopify a également brillé (+8,25%), après l’annonce de chiffres d’activité trimestriels meilleurs qu’attendus mais aussi du licenciement de 20% des effectifs, moins d’un an après un premier plan social qui avait supprimé 10% des postes.

Source: AFP