La Haute cour du Zimbabwe a confirmé mardi la validité de l’interdiction de toute manifestation de rue contre le président Robert Mugabe après plusieurs semaines de grèves pour demander le départ du chef de l’Etat, a annoncé un avocat.
Selon M. Tendai Biti, avocat d’une coalition de partis d’opposition qui contestaient l’interdiction par la police des manifestations, le recours contre l’interdiction a été rejeté par la Haute cour. Les partis politiques feront appel auprès de la Cour suprême.
Pour M. Biti, l’interdiction “constitue une violation arbitraire des droits du peuple”.
Les Zimbawéens expriment leur colère contre le président Mugabe, au pouvoir depuis 1980, et le mouvement de contestation agite le pays depuis quelques mois, sur fond de profonde crise économique.
Environ 80% de la population active travaille dans le secteur informel et le gouvernement et les banques manquent cruellement de liquidités, retardant le paiement des salaires des fonctionnaires.
Pour tenter de contrecarrer la grogne anti-Mugabe, la police a interdit tout rassemblement dans la capitale pour un mois, jusqu’au 15 octobre. Aucune manifestation d’ampleur n’a eu lieu à Harare depuis.
Des dizaines de militants ont été battus et arrêtés pour avoir participé aux manifestations.
Le président Mugabe, âgé de 92 ans, a averti les protestataires en disant “qu’ils étaient en train de jouer un jeu dangereux”.
En juillet dernier, une grève d’une journée, à l’appel des syndicats et du pasteur Evan Mawarire, chef de file de la fronde citoyenne, avait réussi à faire fermer les bureaux, les écoles et quelques services gouvernementaux.