Le chef du principal parti de l’opposition en Afrique du Sud, Mmusi Maimane, a appelé samedi à “donner une chance au changement” lors des élections générales de mercredi, dans un pays dirigé depuis un quart de siècle par le Congrès national africain (ANC).
“Vous avez besoin d’être courageux et peut-être faire – mercredi quand vous allez voter – quelque chose que vous n’avez jamais fait auparavant”, a lancé le patron de l’Alliance démocratique (DA), devant plus de 10.000 supporters réunis à Soweto, dans la grande banlieue de Johannesburg.
“Je vous l’assure: ce courage paiera toujours”, a-t-il assuré dans le stade de Dobsonville, le quartier dont il est originaire.
“Je vous demande seulement de donner une chance au changement”, a-t-il ajouté à l’adresse des électeurs déçus de l’ANC, le parti au pouvoir depuis les premières élections multiraciales de 1994.
L’ANC, fer de lance de la lutte contre l’apartheid, a été “un temps un mouvement, mais maintenant, c’est un monument, une simple relique du passé”, a estimé Mmusi Maimane, 38 ans. “Ils ont été un moment nos libérateurs, mais aujourd’hui nous devons nous libérer d’eux.”
Lors de son dernier grand meeting avant les élections, Mmusi Maimane, en costume et chemise bleu, sans cravate, a dénoncé, comme tout au long de sa campagne, la corruption, le chômage et la pauvreté qui gangrènent l’Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent.
“On ne peut pas s’empêcher de se demander comment la génération qui a sacrifié tant pour notre liberté (…) se sentirait en voyant comment les choses ont tourné”, a-t-il relevé.
“Comment se sentiraient-ils quand 1,2 trillion de rands (0,75 trillion d’euros) ont été volés (….). Pensez aux hommes et femmes (…) qui n’ont pas d’espoir pour trouver un emploi (…). Plus de 50% de notre population vit dans la pauvreté”, a-t-il poursuivi.
“Nous avons besoin de changement et nous en avons besoin maintenant”, a-t-il affirmé, galvanisé par une foule vêtue de bleu et blanc, les couleurs de la DA.
Les Sud-Africains sont appelés mercredi à élire leurs députés et les membres des assemblées des neuf provinces, des élections qui coïncident avec les 25 ans de la fin officielle du régime de l’apartheid.
Selon les sondages, la DA, deuxième formation du pays, est crédité de 15 à 25% des voix et l’ANC assuré de conserver la majorité à l’Assemblée nationale.
Source: AFP