Actuellement visé par deux mandats d’arrêt, un français et un zambien, la star de 62 ans avait pourtant laissé entendre en juin 2018 qu’il viendrait se défendre à l’annonce de son renvoi devant la justice française.
Défendu par deux ténors du barreau, Eric Dupond-Moretti et Emmanuel Marsigny, il devait comparaitre devant le tribunal correctionnel de Nanterre (près de Paris): le chanteur est poursuivi pour atteintes sexuelles avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité et pour séquestrations. Des faits qui auraient été commis en région parisienne entre 2002 et 2006.
Il devait également comparaître pour avoir facilité l’entrée et le séjour irrégulier en France des plaignantes et pour les avoir fait travailler illégalement en les sous-payant, voire en les privant de rémunération.
Soupçonnés de complicité, deux hommes de main ont comparu lundi.
Le huis clos a été demandé par les parties civiles. Trois d’entre elles étaient présentes à l’audience.
Mis en examen en février 2012 pour viols aggravés, le chanteur avait vu les chefs de poursuite retenus contre lui allégés et la procédure passer des assises à la correctionnelle.
Les plaignantes l’accusent de leur avoir imposé des relations non consenties, en France comme en République démocratique du Congo (RDC) ou en tournée.
Les faits retenus par l’accusation en France se seraient déroulés notamment dans un pavillon de banlieue parisienne, à Asnières-sur-Seine, où l’artiste hébergeait les jeunes femmes en marge de concerts ou d’enregistrements. Privées de document d’identité et de téléphone, elles y étaient gardées 24h/24 par trois hommes.
Lorsque leur patron en exprimait le désir, l’un de ces gardes accompagnait les danseuses jusqu’à lui, à l’hôtel ou au studio d’enregistrement le plus souvent, affirment-elles, évoquant des rapports imposés sans préservatif. Et des gifles quand elles se débattaient.
Si elles se refusaient à lui, il ne les faisait plus travailler.
Les jeunes femmes avaient fini par s’échapper du pavillon une nuit de juin 2006 et déposé plainte en 2007, 2009 et 2013. Elles ne sont plus jamais retournées en RDC, par peur de représailles.
Koffi Olomidé avait précipitamment regagné son pays en 2009 lorsqu’il avait appris qu’une mise en examen, assortie d’un placement en détention provisoire, avait été requise à son encontre.
En juin 2018, à l’annonce de son renvoi devant la justice française, le chanteur avait “fermement” contesté les faits, dans un communiqué publié par Me Marsigny.
Source: AFP