Jeune chanteuse qui enchante tous les publics, Lornoar est une véritable perle de la musique africaine qui sait ambiancer les grandes cérémonies. Programmée pour la cérémonie d’ouverture de la 5ème édition du Visa For Music qui s’est tenue à Rabat au Maroc, en novembre dernier, la jeune artiste Camerounaise a fait vibrer la grande salle du Théâtre National Mohammed V.
Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI
Une ambiance de folie. C’est ainsi qu’il convient de résumer le show livré par Lornoar à la cérémonie d’ouverture de ce Visa For Music qui, malgré les difficultés rencontrées par l’organisation, a comblé les attentes. Habituée à prendre part à ce grand Salon des Musiques d’Afrique et du Moyen-Orient, la jeune chanteuse-guitariste a, pour reprendre les propos de Mamadou, l’un de ses farouches admirateurs, “sauvé la cérémonie inaugurale, pour avoir livré la meilleure prestation et réveillé tout le public qui, à un moment donné, avait besoin d’être réchauffé”.
-Des thématiques qui puisent leur inspiration du vécu quotidien-
A cette cérémonie d’ouverture de ce qui est considéré comme la plus grande plateforme de promotion de la musique d’Afrique et du Moyen-Orient, c’est Rachid Zeroual qui ouvre le bal musical, suivi de Mounira Mitchala, tous deux artistes Marocains bien connus mais n’ayant pas véritablement pas emballé le public. Lorsque Lornoar apparaît sur scène, juste après une prestation en demi-teinte de la Jordanienne Farah Siraj, toute la salle s’embaume d’une grande ferveur. Pourtant, la jeune cantatrice qui se réclame héritière d’une riche tradition africaine a commencé tout doucement avant de faire monter pression. Elle entame son show notamment avec “Tiridam”, pour symboliser un personnage déçu et abandonné par l’être aimé envers qui il exprime ses ressentiments. Avec “Vivant”, superbe plage musicale qui invite à l’amour du prochain et à la vitalité, les spectateurs qui, visiblement ne pouvaient plus se contenir se mettent tous debout. S’en suivent tour à tour, “Ju” sur fond de makossa et qui appelle au respect mutuel, tandis que “What are we ?” invite à plus d’humanité dans ce monde trop enclin à l’individualisme et à la méchanceté. Mais aussi, “Zé”, qui enseigne que le travail est le véritable chemin de la réussite. Avec “Méyi malomba” enfin, Lornoar nous recommande de transcender nos différences et fédérer nos énergies pour poser des actes d’amour.
-Une musique qui parcourt le monde et contente tous les goûts-
Portée par les décibels savamment distillés par les quatre musiciens qui l’accompagnaient, la voix de Lornoar se fait tantôt perçante, tantôt grave et imposante, moulée dans une musique énergisante et résolument conquérante. “Je suis heureuse de pouvoir faire plaisir et d’égayer vraiment le public. J’aime danser, j’aime bouger, j’aime l’ambiance et j’aime faire vibrer les gens car c’est ça l’Afrique”, a confié l’artiste qui avoue proposer à son auditoire une musique qui parle au monde entier. “Ma musique permet de visiter le monde et n’exclut personne. Au contraire, elle rassemble tous les peuples dans une parfaite harmonie. Je n’ai pas de limite moi, je touche à tout ce qui est musique et je fais en sorte que tout le monde se retrouve dans ce que je propose”, relève Lornoar visiblement heureuse au terme d’une chaude prestation qui aura emballé plus d’un.
En réalité, il est impossible de cataloguer la musique de Lornoar dans un registre atypique. Entre la musique traditionnelle et celle moderne, la chanteuse a posé un pont pour relier les différentes sonorités dont entre autres, le bikoussi, le makossa, le bakanga, le reggae, la bossanova, le funk, la soul, la pop, le jazz, la salsa, l’afrobeat. Un véritable cocktail musical qui a rendu totalement ivre d’ambiance le public qui ne voulait plus se séparer de l’artiste. Sous une pluie d’applaudissements, Lornoar retourne dans les coulisses, malgré elle, pour libérer la scène à une autre artiste.