Un Casque bleu sénégalais a été “abattu” vendredi dernier à Bangui par “des individus armés non identifiés”, a indiqué lundi la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) qui fait face à un regain de violence dans la capitale.
“Alertés de l’incident, les Casques bleus de la Minusca, de concert avec les forces de sécurité intérieure, ont aussitôt organisé des recherches pour retrouver le corps de la victime à l’endroit présumé de l’incident”, a indiqué la Minusca dans un communiqué.
Mais “la dépouille a été retrouvée à l’hôpital général de Bangui dans des circonstances non encore élucidées. Une enquête a été immédiatement ouverte”, ajoute la mission de paix condamnant “cet acte ignoble et injustifié”.
Jointe par l’AFP, une source au sein de la Minusca a indiqué que le soldat tué faisait partie du contingent sénégalais.
“Porter atteinte à la vie d’un soldat de la paix peut être considéré comme un crime de guerre”, a indiqué dans le communiqué le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, Parfait Onanga-Anyanga, promettant que “tout sera mis en place” pour traduire les auteurs de ce meurtre en justice.
Un Casque bleu marocain de la Minusca avait été tué en avril dans le sud-est de la Centrafrique près de la RD Congo dans une attaque attribuée à l’Armée de résistance du seigneur (LRA), une guérilla ougandaise.
Ce nouveau meurtre intervient dans un contexte de regain de violences sans précédent depuis l’élection du président Faustin-Archange Touadéra en février dernier.
La semaine dernière, les Casques bleus (quelque 12.000 au total en Centrafrique) ont mené “une opération militaire” dans l’enclave musulmane du PK5. Dans ce quartier, des policiers centrafricains ont été retenus en otage pendant plusieurs jours par des groupes d’auto-défense.
“Durant l’opération, les Casques bleus ont essuyé des coups de feu et ont riposté à l’attaque. Au moins trois assaillants ont été tués et trois autres arrêtés. Un soldat de la paix a aussi été blessé par une grenade”, avait indiqué la Minusca.
La Centrafrique a sombré dans le chaos après le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la Séléka, coalition hétéroclite de plusieurs groupes armés alliés de circonstance.
Pour mettre un terme aux tueries intercommunautaires entre ex-rebelles Séléka, essentiellement musulmans, et milices majoritairement chrétiennes anti-Balaka, la France était intervenue militairement à partir de la fin 2013 dans son ex-colonie avec l’opération Sangaris, aujourd’hui relayée par la Minusca.
AFP