Le Mali, où se déroule dimanche le second tour de l’élection présidentielle, est un des pays les plus pauvres du monde, enclavé dans le Sahel, en proie à des attaques jihadistes, malgré un accord de paix en 2015, et à des violences intercommunautaires.
Enclavé au Sahel, le Mali, largement désertique, sans accès à la mer et frontalier de sept pays, est traversé par le fleuve Niger. Sa population, de près de 18 millions d’habitants (Banque mondiale 2016), est composée d’une vingtaine d’ethnies, dont certaines s’affrontent dans des conflits intercommunautaires.
Cette ancienne colonie française, indépendante depuis 1960, est dirigée par Modibo Keïta jusqu’en 1968, année du coup d’Etat militaire de Moussa Traoré, renversé en 1991.
En 1992 Alpha Oumar Konaré est le premier président démocratiquement élu. L’actuel chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta, dit “IBK”, affrontera le même adversaire qu’en 2013, l’opposant et ancien ministre des Finances Soumaïla Cissé.
– Rébellions touareg et offensive jihadiste-
Depuis l’indépendance, le Mali a connu plusieurs rébellions des Touareg, peuple nomade du Sahara d’origine berbère entré en révolte contre la domination des populations sédentaires noires du Sud.
La rébellion de 1990-1994 fait plus d’un millier de morts. En 2006, plusieurs centaines d’ex-rebelles retournent dans le maquis. De nombreuses attaques, offensives et prises d’otages ont lieu jusqu’en 2009, entrecoupées d’accords de paix.
En 2012, le nord du Mali tombe sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui commettent de nombreuses exactions.
-France en pointe dans les opérations militaires-
Les jihadistes ont été partiellement chassés par l’intervention “Serval” lancée par la France en 2013, remplacée en 2014 par une autre opération, “Barkhane”, déployée à travers la bande sahélo-saharienne.
D’autres forces étrangères sont engagées: en 2013 la mission onusienne Minusma, qui a perdu plus de 170 Casques Bleus, dont une centaine dans des actions hostiles.
S’y ajoutent depuis la fin 2017 des officiers de la force antijihadiste du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad), dont le quartier général se trouve à Sévaré, dans le centre du Mali, qui concentre pour l’instant ses opérations dans la zone des “trois frontières”, Mali, Burkina Faso et Niger.
Malgré un accord de paix en 2015, des zones entières échappent toujours au contrôle des forces maliennes et étrangères. Le pays a connu plusieurs attentats jihadistes, contre des lieux fréquentés par des Occidentaux ou contre les forces militaires, ainsi que des enlèvements d’étrangers.
-Premier producteur de coton d’Afrique-
Avec une économie peu diversifiée, le Mali est exposé aux fluctuations des prix des matières premières. La forte croissance démographique et la sécheresse “ont fait monter l’insécurité alimentaire, la pauvreté et l’instabilité”, relève la Banque mondiale.
Le pays affiche une croissance supérieure à 5% depuis plusieurs années, mais pâtit d’un chômage et d’une pauvreté élevés. Il est classé 175e sur 188 pour son Indice de développement humain (Pnud, rapport 2016).
L’espérance de vie est de 58 ans (Banque mondiale), et moins d’un tiers (31%) des plus de 15 ans sont alphabétisés (Institut national de la statistique, 2014).
Le Mali est redevenu en 2017-18 le premier producteur de coton africain avec une production de 700.000 tonnes. Autre production notable, la noix de cajou.
-Rayonnement culturel-
La cité de Tombouctou (nord-ouest) a été un grand centre intellectuel de l’islam. Elle est célèbre pour ses dizaines de milliers de manuscrits, certains datés du XIIe siècle.
Les mausolées de saints musulmans de Tombouctou, considérés par la population comme des protecteurs, ont été partiellement détruits par les jihadistes, puis reconstruits grâce à l’Unesco, qui les a classés au patrimoine mondial de l’humanité.
De nombreuses légendes de la musique africaine proviennent du Mali, comme Salif Keïta, Rokia Traoré, le duo Amadou et Mariam ou Ali Farka Touré.
C’est aussi le pays de photographes de renommée mondiale comme Seydou Keïta ou Malick Sidibé.
Avec l’AFP