DERNIER JOUR DE CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE AU CONGO : LES DÉCLARATIONS SAILLANTES

DERNIER JOUR DE CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE AU CONGO : LES DÉCLARATIONS SAILLANTES
Supporters arrive at the incumbent Congolese President Denis Sassou Nguesso closing rally of his electoral campaign in Brazzaville on March 18, 2016. Congo holds presidential elections on March 20, with incumbent Denis Sassou Nguesso seeking a third term after a controversial change to the constitution that allows him to extend his 32-year grip on power. / AFP / MARCO LONGARI

La campagne pour la présidentielle de dimanche au Congo s’achève vendredi à 23h59 (22h59 GMT). Les 15 jours ayant précédé le scrutin se sont déroulés dans le calme, loin des troubles qui avaient émaillé la campagne pour le référendum sur le changement de Constitution en octobre, qui a permis au président Denis Sassou Nguesso de se représenter.

Néanmoins, opposition et pouvoir se sont renvoyé vendredi la responsabilité d’éventuels troubles post-scrutin qui pourraient survenir en cas de contestation des résultats. Voici les principales déclarations du jour.

Denis Sassou Nguesso, président de la République sortant, candidat à un troisième mandat (en meeting): « Victoire certaine dès le premier tour parce que la force qui nous entraîne, c’est la force de 105 partis […] Nous allons gagner et immédiatement après nous allons nous mettre au travail parce que le quinquennat pour lequel vous allez m’accorder vos suffrages, je le place sous le signe de l’économie et du social pour donner une suite immédiate au programme que nous avons eu, ‘le chemin d’avenir’ (titre du programme de M. Sassou en 2009). A la demande (…) de la majorité du peuple, j’ai décidé d’être candidat en premier lieu – je l’ai dit aux jeunes – pour nous occuper des problèmes de la jeunesse ».

Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement (communiqué en sa qualité de porte-parole de la campagne de M. Sassou Nguesso) : « L’élection présidentielle du 20 mars est une élection historique, libre, équitable et pacifique (…) Notre démocratie n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. »

« Ces derniers temps, nous regrettons que l’opposition, au lieu de proposer un projet d’avenir (…) se soit repliée sur une position agressive, en lançant continuellement des accusations non fondées. J’espère sincèrement que l’opposition respectera le processus électoral et la loi, et qu’elle ne se cachera pas derrière des accusations mensongères sur des irrégularités électorales imaginaires ou fabriquées ».

André Okombi Salissa, candidat d’opposition, plusieurs fois ministre de M. Sassou Nguesso, en conférence de presse : « Les conditions d’une élection sincère, transparente, ne sont pas réunies (…) J’ai bien connu la fraude (…) Moi-même je suis bien placé pour savoir ce qu’on faisait (des résultats des élections). Et donc maintenant que nous sommes de l’autre côté, on ne peut pas penser que les pratiques ont changé (…) Si les résultats ne sont pas sincères, nous appellerons le peuple à exercer sa souveraineté. »

Guy-Brice Parfait Kolelas, candidat d’opposition, ministre de M. Sassou Nguesso de 2009 à 2015, en conférence de presse: A « la question de savoir si le candidat Sassou Nguesso gagne, si nous allons mettre le peuple dans la rue, (la réponse est) non. Le peuple n’en veut plus (de M. Sassou Nguesso). C’est le peuple qui va lui-même défendre ces résultats. Aucun leader qui est ici ne peut demander la violence (…) Nous allons seulement demander au peuple d’être vigilant et de dire la vérité, de protéger les urnes (…) C’est l’après-midi que les autres trichent. Vers 14H00-15H00 (dimanche, les électeurs) doivent s’amasser massivement autour des bureaux de vote pour exiger le comptage public et le dépouillement public ».

Général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat d’opposition, à la presse: « En ce qui me concerne, je pense que ce scrutin n’est pas sincère (mais) je me suis présenté parce que j’avais (vu) là l’occasion d’exposer à notre peuple ma vision, de mesurer ce que je représente dans le pays et je pense (que) je détiens l’onction populaire et que j’ai le droit d’espérer gagner ces élections (…) Je considérerais que si on me crédite d’un 3% à Pointe-Noire (capitale économique du pays, dans le sud, où le général a réuni une foule très importante), ça m’étonnerait que la population accepte ce résultat. »

Abdoulaye Bathily, représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, en visite à Brazzaville (communiqué de l’ONU): « M. Bathily se félicite du déroulement globalement pacifique de cette campagne électorale, et félicite à cet égard tous les acteurs politiques congolais. (Il) lance un appel vibrant à tous les acteurs impliqués dans le processus électoral en République du Congo, les exhortant à ne ménager aucun effort afin de garantir la tenue d’un scrutin électoral dans une atmosphère apaisée et exempte de toute violence. Il invite en particulier les médias à s’abstenir de tout discours incitant à la haine et à la division, et (…) exhorte (…) les partis politiques, les candidats et leurs partisans à résoudre les différends qui pourraient survenir par le dialogue et les procédures légales établies. »