L’édition 2017 du Festival de cinéma africain de New York s’ouvre avec le film “Vaya”

Extrait photo du film Vaya du réalisateur Nigérian Akin Omotoso

La 24 ème édition du Festival de cinéma africain de New York a débuté mercredi soir au Lincoln Center à Manhattan.  Cet évènement annuel qui se tiendra cette année du 3 au 9 mai, offre une nouvelle fois l’occasion aux cinéastes du continent de montrer leur travail, à un public qui n’a souvent pas accès aux films et documentaires en provenance des différents pays d’Afrique.

Par Tsigue Shiferaw

Vaya, l’un des films du réalisateur Akin Omotoso a ouvert cette édition 2017 du Festival. Il s’agit d’un long métrage bouleversant qui aborde  des thèmes dont celui de la perte des traditions ancestrales dans une Afrique du Sud coincée entre une modernité brutale à Johannesburg et une vie trop prévisible, mais pure en milieu rural, notamment dans la province du Kwazulu-Natal.

Ce film est l’histoire de destins croisés au départ sur un même quai de gare dans une petite bourgade loin, de tout urbanisation. Sur ce quai on retrouve un jeune homme qui quitte le foyer familial pour la première fois, chargé d’une mission importante pour sa mère. Il y a également une jeune adolescente, chargée de porter une petite fille à sa mère qui ne veut plus retourner au village. Autre personnage intéressant, un jeune homme dont le cousin basé à Johannesbourg, a fait appel à ses services, sans en expliquer la nature.

Tous ces individus prennent le train, le même wagon et se retrouvent dans une ville cruelle, où certains sont sans scrupules, sans aucune valeur morale. Le film démontre une violence inouïe dans cette ville, dont la réputation a fait le tour du monde.

Vaya exhibe également, le contexte économique difficile des townships et l’absence de redistribution des richesses dans le pays, une des causes de la forte criminalité qu’on y observe. L’autre point frappant du film est qu’on y voit pas du tout une ville arc-en-ciel, symbolisant la nouvelle Afrique du Sud mais plutôt une ville dans laquelle, l’économie n’appartient qu’aux blancs ou à des personnes d’origine asiatique.

Avec des prises de vues d’en haut qui montrent une ville aux allures très américaines, des rues à angles droits, des gratte-ciels, peu d’espaces verts et des voies ferrées à n’en plus finir, Vaya apparait comme une sorte d’hommage de Akin Omotoso à cette ville.  D’origine nigériane, Akin Omotoso s’est établi en Afrique du Sud depuis plusieurs années. Il avait remporté en 2016, le prix du meilleur film sur place.

Son goût pointu du travail bien fait nous fait découvrir à travers son long métrage, des acteurs incroyablement pétris de talent. Du rôle de méchant à celui de paysan ou fils de paysans, leur vulnérabilité, leur sincérité est extrêmement touchante. Et, on ne peut que les aimer.

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