Quatre employés d’une radio sont détenus depuis mercredi en République démocratique du Congo dans les locaux d’un organe de sécurité de l’Etat où ils ont subi de “graves tortures”, a dénoncé vendredi l’organisation de défense de la presse Journaliste en danger (JED).
Les quatre journalistes et techniciens de Radio Véritas, une radio catholique de Kabinda dans le centre du pays, ont été arrêtés mercredi par l’Agence nationale de renseignement (ANR), selon JED, partenaire africain de Reporters sans frontière, qui exige “la libération, immédiate et sans condition, de ces professionnels des médias”.
Johnny Kasongo, Jean Doudou Ndumba, Musiko Kisiesia et Ephraïm Mbayo sont détenus dans les locaux de l’ANR de Kabinda, capitale de la province de Lomami (Centre), selon JED, qui ajoute qu’ils “ont été violemment battus”.
Selon un membre de Radio Véritas joint par l’AFP, la radio a retransmis les débats du Parlement provincial reprochant au gouverneur Patrice Kamanda des actes de mauvaise gestion, ce que les autorités n’auraient pas apprécié.
Les autorités politique et sécuritaire provinciale n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
La RDC occupe la 154e place sur 180 dans l’édition 2017 du classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).
Une manifestation d’étudiants réclamant la libération des quatre journalistes a été dispersée vendredi par les forces de l’ordre.
“La police a tiré en l’air et a procédé à l’interpellation de huit étudiants”, a déclaré à l’AFP le membre de la Radio Véritas, qui préfère garder l’anonymat.