L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a adopté mercredi à une écrasante majorité une motion de censure contre le Premier ministre proche de l’ex-président Joseph Kabila, consacrant une victoire politique de l’actuel chef de l’Etat Félix Tshisekedi.
Par 367 voix contre sept, l’Assemblée a adopté la motion de censure visant le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, et son gouvernement. Ce dernier est désormais “réputé démissionnaire” et doit démissionner dans les 24 heures selon la Constitution.
Absent de l’Assemblée nationale, le Premier ministre sortant a dénoncé “une manœuvre politicienne sans fondement factuel au mépris des exigences de l’État de droit”, dans une réponse écrite à la motion de censure envoyée au président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale.
Il affirme que ce bureau provisoire n’est pas compétent pour examiner une telle motion de défiance, dans cette lettre disponible sur le site internet de la Primature (les services du Premier ministre).
Le vote de l’Assemblée nationale représente une victoire pour le président Tshisekedi, en quête d’une nouvelle “majorité nationale d’union sacrée” depuis son discours télévisé du 6 décembre.
Ce jour-là, le chef de l’Etat avait annoncé unilatéralement la fin de la coalition au pouvoir qu’il formait depuis son investiture en janvier 2019 avec son prédécesseur Kabila (2001-2019).
Cette coalition était l’élément-clé de la transition pacifique du pouvoir entre les deux hommes, la première dans l’histoire du pays.
Proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, M. Tshisekedi devait cependant gouverner avec une majorité parlementaire restée fidèle à M. Kabila.
En annonçant la fin de la coalition, M. Tshisekedi a demandé le soutien d’une nouvelle majorité à l’Assemblée.
Issu du Front commun pour le Congo (FCC) fidèle à M. Kabila, comme les 2/3 des 65 ministres de l’actuel gouvernement, le Premier ministre a rencontré lundi Joseph Kabila à Lubumbashi.
La plupart des ministres étaient absents mercredi à l’Assemblée nationale, à part une poignée de proches du président Tshisekedi.
@AFP