Le chef de l’Etat sortant Joseph Kabila a promis que les élections du 23 décembre en République démocratique du Congo vont “très bien se passer”, dans un rare entretien où il dénonce les sanctions de l’Union européenne frappant le candidat de sa majorité.
“Pour les élections, tout va très bien se passer, et cela ne dépendra pas des sanctions. Ce seront les meilleures élections que ce pays aura connues depuis 1959”, (date marquant le déclenchement de la conquête de l’indépendance du Congo belge qui aboutira sur la naissance de la République du Congo en 1960), a déclaré M. Kabila dans un entretien au quotidien belge Le Soir.
Deux fois élu en 2006 et 2011 sur fond de violences et de contestation, M. Kabila n’a pas brigué de troisième mandat interdit par la Constitution, comme l’espérait une frange de ses partisans au sein du parti présidentiel PPRD.
“Ce qui me surprend, c’est que ma décision ait pu surprendre: j’ai fait ce que j’avais toujours dit”, a déclaré M. Kabila, qui a investi un “dauphin” à l’élection présidentielle pour sa succession, son ex-ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary.
M. Ramazani Shadary est l’une des 15 personnalités congolaises visées depuis début 2017 par les sanctions de l’Union européenne (UE) pour atteinte aux droits de l’homme et au processus électoral.
Il a été ministre de l’Intérieur de décembre 2016 à février 2018, au plus fort de la contestation contre le maintien au pouvoir du président Kabila au-delà de la fin de son deuxième et dernier mandat en décembre 2016.
“Ces sanctions sont tout à fait illégales, injustes, arbitraires, orientées politiquement”, a déclaré M. Kabila.
“Moi, je fais pleinement confiance à tous ceux qui ont été sanctionnés, et surtout les officiers; je sais qu’ils défendent l’état de droit. On me dit que si tout se passe bien lors des élections, les sanctions pourraient être levées. Mais moi je m’en fous”, a-t-il ajouté.
Au total, 21 candidats postulent à la succession du président Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis 2001 et l’assassinat de son père et prédécesseur.
A trois semaines du scrutin, l’un des deux principaux candidats de l’opposition, Martin Fayulu, refuse l’utilisation de la “machine à voter”, procédure de vote retenue par la commission électorale.
Source: AFP