Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution dans laquelle il encourage les pays de la région du bassin du lac Tchad (Cameroun, Tchad, Niger, Nigéria) à renforcer leur coopération pour lutter contre les groupes terroristes Boko Haram et l’Etat islamique d’Iraq et du Levant (EIIL).
Dans cette résolution adoptée à l’unanimité, les membres du Conseil se déclarent gravement préoccupés par la poursuite des attentats terroristes perpétrés par Boko Haram et l’EIIL et par la gravité de la situation humanitaire dans l’ensemble de la région par suite des activités de Boko Haram, notamment les déplacements à grande échelle et le risque de famine dans le nord-est du Nigéria.
Ils condamnent vivement tous les attentats terroristes, toutes les violations du droit international humanitaire et les atteintes aux droits de l’homme commises par Boko Haram et l’EIIL dans la région et demandent que les auteurs de ces actes en soient tenus responsables et comparaissent devant la justice.
Dans sa résolution, le Conseil de sécurité encourage les gouvernements de la région « à maintenir la dynamique engagée, à renforcer encore la coopération et la coordination militaires dans la région, à se conformer aux obligations que leur imposent le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, à permettre l’accès humanitaire en toute sécurité, en temps voulu et sans entrave, à faciliter le rétablissement de la sécurité civile et de l’état de droit dans les zones repassées sous le contrôle du gouvernement, et à garantir la liberté de circulation des biens et des personnes ».
Il encourage également la collaboration régionale en matière de mise en œuvre des conclusions du Sommet régional sur la sécurité tenu à Abuja en 2016 et en matière de renforcement de la coopération dans le cadre d’un troisième Sommet régional sur la sécurité qui se tiendra en 2018.
Le Conseil demande aux États membres de s’assurer que les mesures qu’ils prennent pour combattre le terrorisme sont conformes à toutes les obligations que leur imposent le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.
S’agissant de la situation humanitaire, les membres du Conseil se félicitent des initiatives prises par les gouvernements de la région et les organisations régionales et sous-régionales, ainsi que de l’hospitalité offerte par les communautés d’accueil aux millions de personnes déplacées, en majorité femmes et enfants, très durement touchés.
Ils exhortent les gouvernements de la région, les donateurs et les organisations internationales non gouvernementales compétentes à redoubler d’efforts sans plus attendre, à assurer une coordination plus étroite entre eux, y compris entre les acteurs du développement et ceux de l’aide humanitaire, en particulier pour ce qui est d’améliorer le relèvement rapide, la sécurité alimentaire et les conditions de vie, et d’accroître les moyens de subsistance.
Dans sa résolution, le Conseil exhorte aussi toutes les parties au conflit à assurer le respect et la protection du personnel et des installations humanitaires, des moyens et du matériel utilisés pour leur transport.
Il engage instamment les autorités nationales et à travers elles les autorités locales à veiller à ce que les ressources consacrées à l’action humanitaire aillent à ceux qui en ont le plus besoin.
Les membres du Conseil demandent aussi aux gouvernements de la région de veiller à ce que le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leur région d’origine soit volontaire, que la décision de retourner se prenne en toute connaissance de cause, en toute sécurité et dans la dignité.
S’agissant du développement de la région, le Conseil de sécurité demande aux gouvernements de la région de prendre des mesures supplémentaires pour remédier aux inégalités sociales, politiques et économiques et aux inégalités entre les sexes et pour s’attaquer aux problèmes environnementaux.
Il leur demande aussi de mettre au point des stratégies visant à lutter contre les discours extrémistes violents pouvant inciter à commettre des actes terroristes, et de s’attaquer aux causes favorisant la propagation de l’extrémisme violent, qui peut mener au terrorisme, notamment en donnant les moyens d’agir aux jeunes, aux familles, aux femmes ainsi qu’aux personnalités importantes dans les domaines de la religion, la culture et l’éducation, afin de contribuer à éliminer les facteurs qui ont permis l’émergence et la survie de Boko Haram et de l’EIIL.